Pour une école bienveillante
Il y a douze ans, Philippe Meirieu écrivait que le défi de la modernité était d’inventer des formes d’institutions capables de rendre compatibles intérêts individuels et bien commun. Peut-être supprimerait-il aujourd’hui cette articulation, le bien commun subsumant les intérêts particuliers que seul il peut aider à réaliser. Après des années d’affirmation des intérêts particuliers montrant leur incompatibilité avec l’École de la République, les penseurs de l’école souhaitent une refondation du système faisant de l’enfant-élève le centre des préoccupations. Concernant l’institution, M. Dollé pense qu’un système intégré de l’âge de 1 an à l’entrée au CP évite les ruptures et permet le développement global de l’enfant. Répondant à la question de l’échec dès la maternelle, J.-P. Terrail avance l’idée que le CP est bien davantage le lieu de sa construction. Il rejoint B. Mabilon-Bonfils dans le constat que la généralisation de la forme scolaire en maternelle porte préjudice à l’épanouissement des enfants. Les enseignants de la maternelle en sont bien conscients, qui savent que l’avenir des petits réside dans le présent de leur bienveillance. Ils espèrent que soient mieux reconnus, des parents comme de l’Institution, leur sens de l’observation, leur tolérance, leur confiance en l’enfant, aliments de pratiques généreuses lui offrant, comme le disait Korczak : “Le droit d’être enfant durant l’enfance.”