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Autour des dinosaures. Un voyage du Jurassique au Crétacé

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Exposition "Autour des dinosaures" | Photo N Breton - EPPDCSI
Le Palais de la Découverte à Paris présente jusqu’en août 2016 une exposition consacrée aux dinosaures, produite par le Natural History Museum de Londres qui prête pour la circonstance une soixantaine de fossiles. Le goût des enfants pour ces animaux disparus et leurs noms savants croise la question grave, que ces jours de COP21 activent : l’homme saura-t-il éviter la disparition des espèces et de la sienne, ou connaîtra-t-il le même sort que les reptiles du Jurassique ?

Relativement réduite par sa taille, cette exposition est importante à plus d’un titre, aussi bien pour les enfants que pour les adultes. Elle pose en effet la question de la pérennité des espèces, au premier rang desquelles la nôtre. Une dégradation des conditions climatiques et environnementales a conduit à la disparition des grands sauriens (et de la plupart des grands prédateurs marins) à la fin du crétacé, et cela s’est certes étalé sur des millions d’années. Nous ne saurions en comparer le temps avec celui du processus de réchauffement à l’œuvre depuis deux siècles. Mais nous avons appris l’accélération du processus, et c’est bien pourquoi l’exposition interroge.

Le premier outil d’une telle interrogation est présenté à l’entrée, sous la forme d’une empreinte de pas de Tyrannosaurus Rex que l’enfant est invité à comparer à la taille de son pied : la taille de ces animaux fut-elle en proportion inverse de leur adaptabilité ? Il est ensuite demandé au visiteur de travailler sa représentation du temps face à une grande frise chronologique qui part du Trias (-251 millions d’années) et va jusqu’à l’ère quaternaire, celle de l’apparition des premiers hominidés. La présence du petit homme paraît bien insignifiante face à ces échelles de temps et ne manquera pas de heurter les partisans du créationnisme, s’il s’en trouve pour visiter le Palais. Mais son insignifiance est partout présente dans l’exposition : ainsi se sentira-t-il très menacé face au squelette reconstitué de la patte de Camarasaurus, qui pouvait peser jusqu’à 70 tonnes, soit le poids de plus de dix éléphants. Il ne le cède en rien à son compère découvert en 1989, l’Argentinosaurus, plus lourd encore.

Dans ce monde de la démesure, les sons devaient être étonnants, et l’on en a une petite idée lorsque l’on se rapproche des mises en scène de la forêt première, où trônent des "animatronics", dont le premier modèle saurien fut réalisé pour le film de Steven Spielberg, Jurassic Park. Dès avant l’espace sombre et inquiétant où trônent conifères et fougères géantes, un barrissement étrange se fait entendre, que l’on pourra, devant la scène, attribuer au Tarbosaurus qui regarde avec gourmandise les œufs d’un Oviraptor Philoceratops.

Tout au long du parcours, les fossiles sont présentés accompagnés des questions que les chercheurs se posent : dent de Tyrannosaurus Rex, griffe de Tarbosaurus Bataar ou abondantes ammonites. Ces dernières disparaissent peu après la crise du Crétacé, mais leurs fossiles depuis le Jurassique révèlent de précieux indices pour les paléontologues : leur renouvellement fréquent permet de dater précisément les roches et les autres fossiles qu’elles contiennent. Parmi les questions, il y a celle, qui remonte aux temps médiévaux, de la couleur des...

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