Comment percevez-vous le niveau de vos élèves ?
A l’heure où la ministre de l'Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, vient de lancer une consultation auprès des enseignants pour mieux définir le bagage intellectuel à maîtriser à la fin de la scolarité obligatoire, l'association SOS Education a commandé à l’Ifop une enquête pour savoir comment les enseignants percevaient le niveau de leur élèves. Réalisée du 10 au 17 septembre auprès d’un échantillon représentatif de 600 enseignants exerçant dans l'enseignement secondaire et supérieur, voici les trois axes qui se dégagent de cette étude.
Pour les enseignants, le niveau baisse !
- La plupart des enseignants (85%) ont constaté une dégradation de la maîtrise de la langue écrite de leurs élèves depuis le début de leur carrière, la moitié d’entre eux (49%) trouvant même que leur niveau s’est "beaucoup dégradé".
- Estimant à la quasi-unanimité (89%) que la mission de l'école primaire est "avant tout d'apprendre à lire, écrire et compter", les enseignants portent un jugement assez sévère sur la manière dont elle ne remplit plus ce rôle.
- En effet, un enseignant sur deux (51%) estime que l'école primaire remplit "mal" sa fonction de transmission des savoirs fondamentaux, les plus critiques étant les enseignants évoluant dans le second cycle professionnel (64%) et/ou dans le secteur privé (63%).
Un corps enseignant largement favorable à un examen d'entrée au collège…
- Allant dans le sens des résultats de la dernière enquête PISA – qui mettaient en lumière la forte proportion de collégiens en situation d'illettrisme (20%) –, ce constat incite les enseignants à se montrer favorables à l’instauration d’un examen d'entrée en sixième.
- En effet, les trois quarts des enseignants (74%) soutiennent l’idée de créer un examen d'entrée au collège, sachant que les élèves ne maîtrisant pas les savoirs fondamentaux suivraient au sein du collège un cursus adapté à leur niveau ou à leurs difficultés.
… et à un renforcement des moyens leur permettant d’assurer leur autorité
- Constatant pour les deux tiers d’entre eux (67%) une détérioration de la sécurité dans les établissements, les enseignants du secondaire ont majoritairement le sentiment (55%) de manquer des moyens réglementaires pour assurer leur autorité.
- Ils se montrent ainsi massivement favorables à des mesures qui leur offriraient la même protection juridique que les agents dépositaires de l'autorité publique (95%) ou le droit de retenir un élève...
