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Neandertal, l’Européen

  • Neandertal, l’Européen
    "L’homme de Neandertal et ses contemporains", peinture de Gilles Tosello, photo MDPIF
  • Neandertal, l’Européen
    Évocation de l’Homme de la Chapelle-aux-Saints par Kupka, d’après les indications de l’anthropologue Marcellin Boule, parue dans "L’Illustration" en 1909
Le musée de Préhistoire à Nemours présente jusqu’à l’automne prochain une exposition consacrée à l’homme de Neandertal, une espèce proche de l’homme actuel. Présente sur le territoire européen depuis 500 000 ans avant notre ère, cette branche s’est éteinte vers 25 000 ans, ce qui pose de nombreuses questions auxquelles la recherche tente peu à peu de répondre. Le musée est particulièrement hospitalier et accueille les classes qui en font la demande. Des pistes d’exploitation pédagogique de l’exposition sont proposées en pièce jointe.

Ouvert en 1981 et construit dans un écrin de verdure pouvant évoquer le milieu naturel des derniers chasseurs-cueilleurs de la région, le musée de Préhistoire d'Ile-de-France se découvre peu à peu, salles et couloirs offrant d’agréables ouvertures vers le bois. Les visiteurs venant voir l’exposition sont accueillis par la belle reconstitution en résine qu’a faite Elisabeth Daynès de l’homme de La Chapelle-aux-Saints (Corrèze), découvert en 1908. Ce n’était toutefois pas le premier néandertalien découvert, puisque le nom garde la trace du lieu où, en 1856, on met au jour des ossements et un fragment de crâne. Ce lieu, situé dans la vallée de la Dussel, proche de Dusseldorf, est appelé depuis le 17è siècle la vallée de Neander (Neandertal). D’autres découvertes de l’homme "fossile" avaient été faites depuis 1830, mais le crâne de Neandertal est le premier qui fut médiatisé !

La première salle montre comment les artistes "virent" cet homme : le néandertalien de 1909 dû au peintre Frantisek Kupka est loin de celui de Gilles Tosello tout récent. Entre-temps, l’examen paléoanthropologique des données a permis d’en livrer une représentation plus humaine. Cela rend d’autant plus embarrassante (et peut-être inquiétante) la question de sa disparition. Car l’homme de Neandertal, considéré comme le fossile d’une espèce cousine disparue, fut très présent de l’Europe à la Sibérie entre 500.000 ans et 25.000 ans avant notre ère, puis définitivement remplacé par Homo sapiens. Comme le disent tous les spécialistes, mieux connaître Homo neanderthalensis offre une meilleure approche de notre propre histoire. Les recherches génomiques les plus récentes montrent que cet homme massif, à la peau claire et peut-être roux, partageait avec nous la capacité de parler (le gène Foxp2, responsable du développement du langage et de la parole), mais qu’il avait peut être de façon plus restreinte celle de s’allier aux autres.

Lorsqu’on gravit la rampe qui mène à la salle de l’exposition proprement dite, on parcourt sept millions d’années d’évolution de l’homme, depuis Toumaï jusqu’à nous. La salle présente des panneaux explicatifs très clairs, sur l’environnement, les modes de vie, les pathologies, les quelques rituels repérés, et des objets matériels– os, types d’outils et objets faisant fonction de parures. Un élément intéressant de l’étude taphonomique (étude de la chaîne d’événements affectant un objet) montre que les Néandertaliens blessés étaient soignés par le groupe, ce qui tend à montrer une certaine cohésion sociale : les plus fragiles n’étaient pas rejetés. Enfin se pose la question d’un éventuel cannibalisme, soit rituel soit lié aux circonstances de famine.

L’exposition est l’occasion de...

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