En arrivant à l’école Marcel-Pagnol ce lundi matin (au Pradet près de Toulon), on se laisse guider par une petite troupe d’élèves âgés de 5 ou 6 ans, scolarisés quelques mois plus tôt dans la classe de CP de Laurence Segura. Pleins d’entrain et d’assurance, ils nous emmènent dans la grande pièce qui a servi tout au long de l’année à mettre en place un projet d’envergure. La classe, divisée en quatre groupes de trois ou quatre enfants munis d’une tablette numérique, s’installe devant son plan de travail. Décor, petits personnages, accessoires (voiture, ambulance, bateau, perdrix, etc.) ; on s’interroge sur l’utilisation de ces différents éléments avant que l’enseignante ne donne quelques explications : “Vous allez allumer vos tablettes, choisir vos personnages, inventer une courte histoire et lui trouver un titre”. Chaque groupe s’attelle à la tâche avec une mission précise pour chaque enfant. L’un dispose les éléments sur le fond vert, un autre s’assure que la tablette est bien placée pour un rendu net de l’image… Un petit quart d’heure plus tard, chaque équipe est prête à présenter son court-métrage d’animation, réalisé au pied levé, aux autres spectateurs. Un premier groupe se lance. “Quel est le titre de votre travail ?”, interroge Laurence Segura. “Le Chat botté !”, répondent les élèves. “Et quelle scène avez-vous joué ?”, ajoute l’enseignante. “Nous l’avons inventée !”, s’exclament les enfants. Devenus cinéastes mais aussi critiques avertis, leurs petits camarades ne sont pas avares de remarques. “C’est mal cadré !”, “Ça va trop vite !”, affirment-ils. Les petits réalisateurs constatent en effet que le nombre de photos par seconde est trop élevé et qu’il faudrait le réduire pour ralentir la vitesse du film… Après visionnage des quatre courts-métrages, on est bluffé par le “professionnalisme” de ces enfants de cycle 2. Autonomie, patience, créativité, esprit critique sont les premières “compétences” visibles que l’on remarque. Mais cette séance n’aurait pu être possible sans un travail hebdomadaire effectué tout au long de l’année…

Expérimentation des “tablettes numériques”

Tout a commencé en janvier 2011 lors des rencontres du Développement durable de la lecture (DDL). Après la visite d’un stand d’animation, Laurence Segura eut l’idée de mener un projet de court-métrage d’animation avec sa classe de CP. “Pour cela, je devais absolument compter sur le soutien de mes collègues sans qui ce projet n’aurait pu voir le jour”, insiste l’enseignante. En parallèle, une expérimentation de tablettes numériques a été mise en place dans l’académie de Nice sur l’année scolaire 2011-2012, à laquelle l’école du Pradet a participé. Après avoir expliqué son projet au CD...