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Pratiques de classe

Lire l’album

Lire l’album
© Robert Kneschke
Dans un texte illustré, et plus particulièrement dans le cas de l’album, le dialogue texte-image dépasse largement le cadre des simples (mais déjà fondamentales) relations d’adéquation ou de complémentarité. Il faut passer de la notion d’image à celle, plus large, de visuel, pour en saisir toute l’importance et les richesses artistiques autant que pédagogiques.

L’analyse de l’organisation de l’album, si elle est préalablement menée par l’enseignant, l’amènera à proposer à ses élèves des éléments de réflexion très riches et très pertinents pour la compréhension fine de cet objet aussi bien que de l’histoire qui y est proposée. Elle lui permettra également de mieux structurer ses séquences d’apprentissages s’il se lance dans la création d’un album avec les élèves (et ceci est très possible dès l’école maternelle). Cette organisation concerne certains des points fondamentaux suivants.

Le format

Qu’il soit avec ou sans texte, un album se présente d’abord selon un format particulier, qui a été choisi par ses créateurs (auteurs et/ou éditeurs) pour les effets qu’il opère sur le lecteur. Le format vertical – dit "à la française" – induit en effet une frontalité forte et un rythme de lecture plus soutenu que le format horizontal – dit "à l’italienne" – qui connote plutôt l’étalement, donc la lenteur et la contemplation. L’ouverture de l’album offre ensuite au regard non pas une page mais une double page, avec une césure centrale, l’une et l’autre étant inévitablement intégrées à la narration, et dont les auteurs ont dû tenir compte (et souvent utiliser comme élément du récit).

La pensée par double-page

Hormis les couvertures, les albums sont généralement pensés non pas par page, mais par double page, puisque c’est bien chaque fois deux pages qui s’offrent au regard. Au centre de chaque double page se situe nécessairement le pli de la couture, repère souvent utilisé dans la narration comme un élément de césure, ou de transition.

Le "Sens de la marche"

La "marche". La lecture d’un texte en français se faisant de gauche à droite, elle oriente le feuilletage de l’album de la première à la quatrième de couverture en tournant les pages de droite à gauche, et cela oriente par conséquent le défilement de la narration. Ce point ne peut pas être ignoré des illustrateurs, qui doivent en tenir compte pour la cohérence de leurs mises en images. C’est ainsi que souvent, les personnages dessinés sont tournés vers la droite, c’est à dire vers la suite de l’histoire.

Les "freinages". Il n’est cependant pas rare que des personnages soient au contraire tournés vers la gauche, donc vers "le passé" de l’histoire. Dans ce cas, il s’agit le plus souvent d’une manière visuelle d’agir sur l’inconscient du lecteur, comme pour lui dire, par cette position « à rebours », de freiner sa lecture, de s’arrêter sur tel ou tel élément qu’il faut contempler ou considérer un peu plus longuement.

Les "amorces"

C’est là aussi le sens spécifique de la narration écrite qui génère c...

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1 commentaire(s)

Ils ont commenté...

jeu, 26/03/2015 - 12:10