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Analyse

Témoignages - Parole aux acteurs

Témoignages - Parole aux acteurs
© Frédéric Desmesure/Signatures
Qu’attendent-ils de l’école maternelle ? Comment doit-elle évoluer ? Des intervenants du monde éducatif répondent.

Un rêve d’école

Patrick Ben-Soussan, pédopsychiatre, Marseille

La tentation, dans un moment où la pression sociale se porte sur une éducation de plus en plus précoce (qui assurerait l’avenir), est de laisser de côté les jouets, la fantaisie, le “faire semblant”, pour faire plonger les enfants dans la “vraie vie”, dans le “vrai monde”, “en dehors des jupes de leurs mères”, en faisant des lieux d’accueil de la petite enfance des pré-écoles, de la maternelle une “école comme les autres”, des professionnels de l’enfance des exégètes des programmes d’habiletés sociales ou de résolution des conflits […]. À l’opposé de cela : l’école maternelle Marino Marini à Pistoia. Les enseignants, les accueillants, y sont des chercheurs, scientifiques et artistiques tout autant. Ils maîtrisent l’observation attentive des enfants, le soutien de leurs capacités émergentes, l’assurance de leur créativité et de leurs dispositions à gérer leur temps, les conflits, les programmes. Ils passent leur temps à “positiver” leurs pensées, leurs réalisations, valorisant celui-là, encourageant cet autre.

De la formation

Michel Baraer, chargé d’enseignement à l’Université de Rennes-II

Il est essentiel que la formation des maîtres ne soit plus instrumentalisée par les pouvoirs à des fins partisanes. Cependant, l’école reste au coeur d’un projet politique puisque l’éducation est la clé de voûte de toute société aspirant à la démocratie. C’est elle qui, en donnant à tous les connaissances permettant d’agir sur le monde, devrait rendre effectif le postulat de l’égalité des citoyens détenant chacun une part de la souveraineté. C’est elle aussi qui devrait éduquer à la citoyenneté démocratique : apprendre à penser et agir par soi-même, à exercer l’esprit critique, à avoir le souci d’autrui, le sens du bien commun… Une formation des maîtres orientée vers la réalisation de ces principes constituerait un élément clé du projet scolaire démocratique dont notre société a le plus grand besoin.

Le plan Langevin-Wallon (1947) et l’idée d’aptitude

Jacques Bernardin, Président du GFEN, membre du groupe ESCOL de Paris-VIII1

On assiste [aujourd’hui] à un détournement du sens et de l’usage social de la notion d’aptitudes, légitimant ici la disqualification scolaire préparant à une hiérarchisation réaffirmée des places qu...

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