Jordi Quoidbach
1- Qu’est-ce que le bonheur ?
Il a toujours existé deux positions différentes concernant la définition du bonheur. D’un côté nous avons les défenseurs du bonheur hédonique, et de l’autre ceux qui croient au bonheur eudémonique. Le premier se définit davantage comme un ressenti, lié à l’émotion, à "l’ici et maintenant", alors que le second pose comme principe qu’une vie saine et équilibrée et en accord avec certaines vertus engendrent le bonheur. La science a plutôt tendance à trancher du côté du bonheur hédonique et estime qu’il est provoqué par le ressenti, lui-même divisé en deux composantes : émotionnelle et cognitive. Avoir plus d’émotions positives (environ 3 pour 1 pensée négative) et être satisfait de sa vie (l’intellect), entraîne le bonheur et le bien être. Ces émotions sont cependant différentes et s’apprennent dès l’enfance. Si l’on compare par exemple les livres pour enfants aux Etats-Unis et en Chine on remarque que les aventures sont souvent excitantes chez les américains alors qu’elles sont plus calmes chez les chinois. Il en va de même des personnages : le sourire est plus grand chez les premiers, alors qu’il est plutôt neutre chez les seconds. Ce constat oriente la façon dont les enfants vont se comporter, rechercher des activités plus ou moins stimulantes.
2- Le bonheur est-il inné chez les enfants ?
Le bonheur est en partie inné chez tout le monde. Environ 50% du sentiment de bonheur est lié à notre ADN. On sait par exemple que le gène 5HTTPLR (impliqué dans le transport de la sérotonine) existe en deux versions. L’une peut favoriser la dépression alors que l’autre rend plus résistant. La version "négative" de ce gène alliée une enfance difficile peut provoquer des états dépressifs à l’âge adulte. En revanche, si l’enfance est "normale" ou "heureuse" alors l’équilibre se crée et la personne porteuse de ce gène sera suffisamment "armée" pour affronter des événements difficiles. Elle n’aura pas plus de risque de tomber en dépression qu’une autre personne porteuse de la "bonne" version du gène. En conclusion, les gènes sont importants mais l’environnement est déterminant.
3- Les enfants font-ils le bonheur ?
Si l’on pose la question aux gens qui ont des enfants, et ce dans toutes les cultures, la réponse est oui. Paradoxalement, de nombreuses études montrent que ceux qui ont des enfants sont moins heureux. La satisfaction du couple culmine avant l’arrivée de l’enfant puis redescend progressivement jusqu’à ses cinq ans. De cinq à 12 ans, le niveau de satisfaction remonte pour atteindre son plus bas niveau à l’adolescence. Puis il remonte au fur et à mesure pour retrouver son niveau initial au moment où l’enfant quitte le foyer. D’autres études, réalisé...