Sonoriser un album
Après la récréation du matin, les enfants sont invités à rejoindre le coin regroupement. Le temps que tous fassent silence et l’enseignante peut leur demander s’ils se souviennent de l’objet de la séance. "On va lire une histoire", répond Rania. Pas exactement... "Nous allons enregistrer l’histoire de l’album Nuit noire. Vous vous souvenez que nous avions enregistré les bruits des animaux ?" "Hououhou, Gggrrrr", les enfants reprennent spontanément les bruits qu’ils ont appris. L’enseignante poursuit ses questions : "Pouvez-vous me dire qui fait quel bruit ?" Désignant les quatre affichettes accrochées sur le mur, les élèves reconnaissent dans l’ordre (et le sens de lecture) le loup qui fait "Hououhou", le tigre qui fait "Gggrrrr", le crocodile qui fait "Rrrôôôaa" et le monstre qui fait "Ggrrroooahou". "Je crois que vous êtes prêts pour enregistrer l’histoire, leur confirme Valérie Gaultier, puisque nous avons revu les bruits des animaux et que vous les avez bien retenus." Avant de débuter la séance, l’enseignante leur rappelle les consignes : "Quand je lirai l’histoire, il faudra être silencieux. Quand je m’arrêterai, vous devrez faire le bruit de l’animal cité et vous arrêter quand je vous l’indiquerai." La parole est accompagnée du geste des mains qui se rejoignent.
Découverte de l’album
Avant de pouvoir procéder à cet enregistrement, plusieurs séances ont permis de découvrir l’album puis de se familiariser avec les bruits. "Nous avons d’abord procédé à des exercices classiques pour découvrir l’album Nuit noire, se souvient l’enseignante. À partir de la première de couverture, nous avons émis des hypothèses. En regardant ensuite les images à l’intérieur, nous avons confirmé ou élaboré de nouvelles hypothèses. Enfin, la lecture de l’histoire nous a permis de vérifier si nos hypothèses étaient exactes." Si Valérie Gaultier craignait que l’effet répétitif (de revenir sur cette histoire) ennuie rapidement les enfants, elle se rend compte qu’ils y prennent au contraire un grand plaisir. "J’en avais discuté avec mon conseiller pédagogique en musique, Laurent Puig, qui m’avait confirmé que les enfants aiment réviser leurs connaissances."
Lorsque les enfants ont commencé à bien mémoriser l’histoire, l’enseignante a pu apporter une autre dimension dans la lecture. "Nous avons essayé de la théâtraliser en imitant par exemple le loup qui se réchauffe ou le garçon Fantin qui a peur. J’ai, à chaque fois, repris un extrait de l’histoire." De cette théâtralisation, le groupe classe a naturellement pu évoluer vers le travail sur les bruits des animaux. "Nous avons d’abord observé les différences entre les animaux, puis nous avons imité les bruits écrits dans l’ouvrage." Si les bruits du crocodile et du loup s...