Janine Laurent-Cognet : "De l’intégration à l’inclusion"
Quelles innovations majeures ont été introduites à l’école avec la loi de 2005 sur le handicap ?
Janine Laurent-Cognet : Deux points me paraissent plus particulièrement importants. Le premier, c’est le droit à la scolarisation pour les enfants handicapés, principe de base qui ne peut pas être remis en question. Le second point concerne les parents. En effet, aucune décision relative à la situation de leur enfant ne peut être prise sans leur accord. Ces deux points majeurs ont changé complètement l’accueil à l’école puisque le refus n’est légalement plus possible ; il importe cependant d’évaluer finement les besoins des enfants pour adapter au mieux leur scolarisation.
Quelles différences faites-vous entre intégration et inclusion ?
J. L.-C. : Pour être intégré, il fallait que l’enfant apporte la preuve qu’il pouvait l’être alors que l’inclusion, de fait, tient compte des besoins de l’élève handicapé et apporte des réponses en termes de compensation et/ou d’accessibilité. En d’autres termes, aujourd’hui, lorsqu’il s’agit de scolariser un élève handicapé, les questions à se poser sont les suivantes : comment faut-il aménager l’environnement pour accueillir cet enfant, quelles sont les adaptations pédagogiques nécessaires à mettre en place en classe, et comment l’aider dans ce qu’il ne peut pas faire à cause de son handicap ?
Quels sont les effets de l’intervention précoce des enseignants de maternelle dans l’accueil du handicap ?
J. L.-C. : Ce sont bien souvent les enseignants d’école maternelle qui aident les parents à prendre conscience du handicap de leur enfant et qui les accompagnent dans le cheminement parfois douloureux qu’ils ont à faire. La question de la reconnaissance puis de l’acceptation du handicap est complexe et difficile, surtout lorsqu’elle se fait au moment de l’arrivée à l’école. Le travail qui sera mené, dans un premier temps, dans le cadre des réunions d’équipe éducative, puis lorsqu’il aura été élaboré un projet personnalisé de scolarisation dans le cadre des réunions d’équipe de suivi, permettra aux familles d’entrer dans un nouveau processus de scolarisation qui tiendra compte des difficultés de l’enfant.
Quels sont les axes indispensables d’un projet personnalisé de scolarisation d’un élève handicapé à la maternelle ?
J. L.-C. : Deux axes me semblent incontournables : celui de l’accessibilité et celui de la compensation. En effet, on ne peut pas penser la scolarisation d’un élève handicapé sans s’interroger sur l’accessibilité, sur les nécessaires adaptations pédagogiques à mettre en place. En outre, il faut égaleme...