Je twitte, tu twittes, vous twittez ?
Isabelle : "Des interactions avec les autres"
Isabelle exerce le métier d’enseignante depuis 1979, et pour une majeure partie en maternelle. Elle enseigne actuellement en section de moyens-grands (28 élèves) dans la Marne. Elle a d’abord utilisé Twitter à des fins personnelles avant de découvrir, à travers les pratiques d’autres enseignants, la dimension pédagogique de ce réseau social. Sa classe est équipée d’un TBI depuis la rentrée 2011, d’un PC dans chaque classe et de six ordinateurs portables pour l’école. Chaque classe bénéficie d’une connexion Internet propre.
Premiers pas
Octobre 2010. Isabelle crée deux comptes, l’un pour sa veille professionnelle, l’autre pour sa classe. Le second intitulé @lesgribouilloux est dès le départ protégé, c’est-à-dire essentiellement ouvert aux familles et à quelques collègues intéressés. L’enseignante identifie alors trois objectifs principaux : "Faire écrire les élèves au clavier dans le but de les aider à mémoriser les lettres et les rapports grapho-phonétiques ; donner une première éducation à Internet en situation ; établir un contact entre les familles et la classe." À compter de l’année 2013, le compte @lesgribouilloux bascule sur Babytwit [1]. Il s’agit d’un "micro-blogue" protégé pour les enseignants du primaire, créé par l’association AbulÉdu.
Usages au quotidien
"Les messages partant du compte classe sont à de rares exceptions près saisis par les enfants eux-mêmes, le but est de les faire écrire, explique l’enseignante. Rapidement, les possibilités de l’outil m’ouvrent des pistes intéressantes. Les premiers messages de mes élèves sont stéréotypés, tout le monde écrit la même chose. Puis on partage la vie de classe en écrivant une phrase par jour. Mes élèves partageront aussi leurs goûts poétiques en postant un haïku qu’ils ont aimé, puis en créant eux-mêmes."
Perspectives
Au fur et à mesure de son utilisation, l’enseignante de maternelle entrevoit de nouvelles possibilités. "La deuxième année, je me sers davantage de Twitter pour mettre en place les activités d’apprentissage de la lecture. Des phrases sont postées par les marionnettes de la classe, puis lues en grand groupe. Je donne ainsi à mes élèves un capital-mots qu’ils réinvestiront à leur tour en écrivant aux marionnettes. La troisième année, sans abandonner les activités de lecture, j’explore davantage la création "littéraire". Mes élèves participent au premier festival international de twittérature organisé par l’Institut de Twittérature Comparée du Québec. Ils construiront ensuite des phrases à partir d’images pour les écrire et les poster. Plus tard dans l’année ils écrivent u...