Une année pour faire leur cinéma
Pour cette première rencontre, direction Créteil et son cinéma du Palais, caché entre les grands immeubles, le centre commercial du même nom et les bâtiments de l’université. Au-dessus de la salle de projection nous attend Guillaume Bachy, coordinateur du dispositif pour l’association Les Enfants de cinéma [1], ainsi que Pascale Ramel et Pierre Tancelin, conseillers pédagogiques départementaux en arts visuels1 et chargés de la coordination de ce même dispositif pour l’Éducation nationale (dans leurs circonscriptions).
"Il y a un historique fort entre notre salle de cinéma et le dispositif, explique Guillaume Bachy. Les cinémas du Palais sont entrés dans le projet alors qu’il était testé à titre expérimental dans quelques départements français. La salle était déjà très marquée jeune public. Depuis, elle n’a jamais failli." Lorsque le projet a été pérennisé, la salle est devenue le lieu coordinateur pour le département. Dix-huit autres salles ont depuis rejoint le dispositif : Vincennes, Champigny-sur-Marne, Fontenay-sous-Bois ou encore Ormesson-sur-Marne...
Un axe pédagogique fort
Si les objectifs des uns et des autres ne sont pas tout à fait identiques, ils se rejoignent. "Nous proposons un parcours pédagogique et artistique qui ouvre les portes du cinéma aux élèves. Nous construisons des liens et provoquons des rencontres, expliquent Pascale Ramel et Pierre Tancelin en présentant la plaquette distribuée au corps enseignant et exposant le dispositif. Notre objectif est de donner toute sa place au cinéma." Pascale Ramel rappelle à ce titre la priorité donnée aux classes en zone prioritaire d’éducation, où certains enfants n’ont jamais eu la possibilité d’aller dans une salle de cinéma. "Ce dispositif permet de donner une place à des élèves en difficulté qui, parfois, se révèlent." "Nous nous inscrivons pleinement dans les apprentissages – découverte du monde, français, arts visuels, citoyenneté, etc. – mais nous travaillons aussi sur les aspects cognitif et sensible", poursuit Pierre Tancelin.
Guillaume Bachy insiste également sur cette notion de "rencontre" entre le jeune spectateur et le film. Il revient aussi sur la place donnée aux ZEP. "C’est le principe même de la démocratisation culturelle."
Une démarche cohérente
Chaque année, une nouvelle sélection de films est proposée aux enseignants, issue du catalogue national d’École et Cinéma (lui-même renouve-lé en fonction des propositions des salles et des distributeurs). “Nous nous réunissons en mai au niveau départemental pour effectuer cette sélection ...