Guillaume de Tonquedec : Quand le "pauvre musicien" devient un acteur reconnu
Des débuts difficiles
"Je ne me souviens pas bien de mes années de maternelle à Boulogne. Je revois juste une remise des Prix : j’y avais reçu un tracteur. Je ne sais pas si j’avais bien travaillé… Rien n’est moins sûr… En fait je n’aimais pas beaucoup l’école. Tout a assez mal commencé pour moi. Je suis astigmate de naissance et on ne s’en est aperçu que très tard, en CM2, parce que j’avais des maux de tête. J’ai donc perdu un temps fou ; comme je voyais mal, tout me demandait un effort supplémentaire de concentration et mes premières années d’apprentissage de la lecture et de l’écriture furent un véritable calvaire ! Et pour ne rien arranger je suis gaucher et il faut savoir qu’à l’école comme dans la vie, tout est fait pour les droitiers ! Quand j’écrivais, j’effaçais ce que je venais de noter ; non seulement je faisais des traces mais je cachais les mots écrits et je reste convaincu que dans ce cas la pensée ne peut se développer de la même manière. Bref je cumulais les galères et je n’ai pas toujours eu des enseignants très compréhensifs. C’était le cas de mon instit de CP-CE1. Quand je faisais des taches ou des fautes d’orthographe, elle me soulevait par les oreilles ! Quand je revois cette femme dans la rue, elle me fait encore peur des années après…"
De belles rencontres
"Heureusement j’ai eu également quelques enseignants extraordinaires. En particulier mon maître de CE2. Il avait deux salles de classe contiguës dont l’une était dévolue à son musée personnel. On y trouvait des fossiles, des pierres… Un jour je lui ai amené un frelon qu’on avait tué dans le jardin. Il l’a gardé longtemps dans son musée. J’étais fier ! Mon instit de CM2 était lui aussi un très bon enseignant : il donnait envie d’apprendre ! Il mettait en perspective, donnait du sens : il faisait toujours des liens entre les apprentissages de base et ce à quoi ils pouvaient servir dans la vie. Grâce à ces deux professeurs, mais aussi à la découverte de la vraie vue avec mes nouvelles lunettes, j’ai commencé à m’intéresser à l’école à l’entrée au collège."
L’envol du "Pauvre musicien"
"Le collège Louis Lumière à Marly le Roi était un établissement avant-gardiste. Tout l’enseignement y était transmis à travers l’audiovisuel ; il y avait des télés dans toutes les salles de classe. À l’époque c’était révolutionnaire, et très motivant ! Ma professeur de Français de 6ème, Mme Poli, est la première à m’avoir vraiment révélé à moi-même. Elle nous avait juste demandé d’écrire une petite histoire et moi j’ai décidé de faire un petit montage diapos animé autour d’un conte que j’avais intitulé "Le pauvre musicien". C’était l’histoire d’un musicien qui n’avait que des galères et q...