Quelle place pour le dessin à l'école primaire ?
Philippe Coubetergues rappelle tout d’abord la portée symbolique de ces traces fondatrices et fondamentales que sont les premiers gribouillis de l’enfant, et le rôle essentiel de l’enseignant dans ce travail qui consiste à donner du sens à des traces graphiques. Il propose ensuite de faire varier les situations, les supports, les outils, ainsi que les objectifs poursuivis : se remémorer, imaginer, anticiper, représenter, expliquer, désigner… et cela dans toutes les disciplines. De son côté, Hervé Thibon explore le lien entre dessin et langage en interrogeant l’étymologie et les différents sens du mot dessin, et montre comment le dessin, au même titre que le langage parlé, constitue un socle commun à tous les apprentissages.
Le reportage en classe illustre cette transversalité du dessin, avec la mise en place de différents ateliers qui permettent de travailler le vocabulaire, l’expression des émotions, la construction de la notion de mesure, l’imaginaire, après une sortie scolaire. Il met en évidence le rôle essentiel de l’enseignante dans la conception des activités, mais également dans la conduite des phases de bilan des activités.
À l’instar de tout message (oral ou écrit), les conditions de réception d’un dessin sont tout aussi importantes que celles de son émission, elles leur donnent même du sens. Il importe donc pour l’enseignant de mettre en œuvre des moments d’observation et d’analyse des productions de ses élèves, dans toutes les disciplines. En écoutant commenter son dessin, l’enfant en découvre la réception, l’interprétation par d’autres que lui et la met en regard avec son intention. Autant de situations de langage diverses et variées, que tentent de répertorier les pages de pratiques pédagogiques, en proposant des pistes de questionnement pour un bilan en classe.