Au-delà des Controverses
Mais où était donc la controverse samedi 15 novembre à l’université Paris Descartes ? Pour cette troisième édition, le consensus pouvait sembler à l’ordre du jour.
Le ton avait été donné par la ministre Najat Vallaud-Belkacem, qui dans son discours d’introduction a bien précisé qu’ "il en va dans la lecture comme il en va bien souvent dans la vie : tout est une question de juste équilibre" ou encore, à la question de savoir si l’école doit répondre aux attentes du monde du travail ou former les citoyens de demain, que "cette conciliation du temps moyen et du temps long est un équilibre délicat à trouver mais possible et souhaitable".
Les interventions des 8 experts participant aux Controverses ont ensuite bien souvent convergé. Extraits :
"Nous ne pouvons admettre que la naissance décide de la réussite ou de l’échec d’un enfant ! En lui permettant d’entrer dans la lecture en toute autonomie, de ne pas "s’en laisser conter !", l’école offre à l’élève cette première grande résistance intellectuelle. (…) Il faut en finir avec les querelles idéologiques entre méthodes syllabique et globale : il ne suffit pas de déchiffrer pour être un bon lecteur". (Alain Bentolila, professeur de linguistique)
"On ne peut se contenter de développer les compétences de décodage ; il y a aussi les compétences linguistiques, référentielles, inférentielles, textuelles et stratégiques à travailler pour former de bons lecteurs. Mais à l’inverse le décodage n’est pas une tâche subalterne car quoi de plus captivant et magique pour un enfant de 6 ans que de comprendre comment ça marche". (Roland Goigoux, professeur à l’ESPE d’Auvergne)
"Une des erreurs majeures est de penser qu’il suffit qu’un enfant fasse les choses quand il est prêt et qu’il comprenne ce qu’il est en train de faire pour réussir. Non, l’enfant a envie de bien faire quand il se rend compte que ses efforts mènent à quelque chose et qu’il progresse !". (Roland Goigoux)
"Pourquoi se prendre la tête alors qu’il est bien plus facile et agréable de prendre son pied ? Beaucoup d’élèves se posent cette question et pour éviter le décrochage il est capital de leur redonner la joie, le désir d’apprendre. L’une des voies est de les amener à la rencontre de l’œuvre, puis de les aider eux aussi à créer, à produire, à progresser, à être fiers !". (Philippe Meirieu, professeur en sciences de l’éducation)
"Le socle commun doit absolument prendre en compte la continuité école-collège. L’élève de 6e ne peut d’un coup être livré à lui-même ; il faut travailler la transition. Le collège du futur devrait être un collège commun plus qu’un collège unique où l’on travaillerait par groupes de compétences à acq...