"Réinventer le parcours de formation tout au long de la vie"
En observant les changements qui s’opéraient placée sur son observatoire de la chaire “éducation, innovation et égalités des chances” au sein de l’ESSEC, voyant que les étudiants ne savaient plus vers quoi se tourner pour comprendre le monde du travail et savoir comment se former, sachant que 50% des métiers vont disparaître sans que l’on puisse présumer des "nouveaux jobs" qui feront leur apparition… Léa Peersman Pujol [1] a décidé de monter une association traitant de la refondation du parcours d’un jeune et d’un salarié pour offrir un panel de choix à ce monde en déshérence.
Pour cela, elle a décidé de lancer un hackathon [2]. Ha-cka-thon : Un mix entre “hacker” et “marathon”. On se saisit d’une problématique et on planche dessus pendant 2 jours, par groupe, avec des intervenants qui nous éclairent de leur expérience, pour en sortir des idées innovantes.Ici, c’est un hackathon pour repenser tout le parcours d'un individu et le former à des métiers encore inconnus.
Super-Julie : Quel est votre parcours ?
Léa Peersman : À l’ESSEC, j’étais chargée d’innovation notamment pour la chaire “éducation”, innovation et égalités des chances et avant cela, directrice exécutive de la chaire Edgar Morin [3]. J’ai aussi travaillé pour les fondations Edmond de Rothschild, dans le but d’investir des fonds dans les innovations du domaine de l’éducation.
S-J : Comment est né le projet "Cartes Blanches" ?
L.P : Je constatais les difficultés rencontrées à l’orientation, à avoir du recul sur les opportunités de la formation. Avec les fondations Edmond de Rothschild, j’ai créé un programme d’éveil à l’engagement citoyen pour les enfants - eux aussi veulent comprendre et pouvoir orienter le monde ! Il est essentiel de s’engager pour donner du sens à notre apprentissage.
S-J : Quelle problématique se posait à vous ?
L.P : Il y a une crise existentielle des salariés qui ne savent plus pourquoi ils sont là, ne trouvent plus de sens à leur job et lorsqu’ils sont licenciés, n’arrivent pas à se réorienter car ils sont mis dans des cases sans opportunités de changer de voie en se formant à autre chose. Pareil pour les étudiants. Or, le monde actuel incite, oblige à la mobilité et au réajustement constant de son parcours.
Au sein de la chaire Edgar Morin, on parlait de la théorie de la complexité. Le monde est interconnecté mais où est-ce que je me situe ? Comment donner du sens à ma v...