Une maison en "montage"
L’idée de monter sa propre Maison des enfants ne date pas d’hier. "Alors même que je commençais ma formation d’éducatrice Montessori, j’avais déjà l’envie de créer ma propre école", explique Mathilde Adam Bourdin, qui a ouvert en septembre 2011 la Montessori’s Cool à Paris (17e arr.). Avant de se mettre à son compte, la jeune diplômée de l’Institut Supérieur Maria Montessori a d’abord rejoint en tant qu’éducatrice en Maison des enfants l’école Montessori de Paris (dirigée aujourd’hui par Héloïse Wirth), qui n’est autre que l’école d’application de l’Institut. "Les premières années auprès de Patricia Spinelli-Delivré, alors directrice de l’école et aujourd’hui responsable de l’Institut, ont été très formatrices. C’est une chose d’observer le matériel utilisé, cela en est une autre d’en percevoir le sens et la cohérence." Mathilde désigne ainsi les tables de Pythagore, dont on retrouve les codes couleurs dans les perles à compter. "Ces préparations indirectes sont fondamentales dans la pédagogie Montessori, pour permettre à l’enfant de construire son intelligence en observant et en manipulant. Nous proposons un matériel de développement, dans un ensemble, et non pas un matériel didactique."
Des petits et des moyens
On retrouve logiquement à la Montessori’s Cool les grands espaces déjà observés à l’École Montessori de Paris : l’espace vie pratique situé à l’entrée de la Maison, les espaces du matériel sensoriel, des mathématiques et du langage. Et, dans chacun, le matériel est réparti sur des étagères au niveau des enfants et selon un ordre de progression logique. Compte tenu des frais élevés de lancement d’une telle structure, qui ne bénéficie d’aucune subvention, Mathilde avait commandé pour le lancement en septembre 2011 le matériel nécessaire pour les deux premières années. En effet, lorsqu’une nouvelle Maison des enfants est ouverte, elle n’accueille la première année que des petits. La suivante (cette année 2012-2013), les "petits" sont devenus des "moyens" et de nouveaux petits intègrent l’école. Cette intégration par tranche d’âge est également fondamentale. L’objectif étant d’avoir dès la 3e année de fonctionnement les trois tranches d’âge en proportions semblables. "Je ressens dès cette 2e année de fonctionnement les effets de la pédagogie Montessori sur les moyens, explique l’éducatrice (et fondatrice). Ils ont parfaitement intégré nos règles de fonctionnement, ils savent par exemple qu’ils doivent ranger leur travail une fois qu’ils l’ont terminé. Ils ont acquis ce sens de devoir bien faire par respect pour les autres membres de l’ambiance. Ils se sentent responsables. Même s’ils ne sont que des moyens, ils deviennent déjà une référence pour les petits."
Une intégration progressive
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