Des déchets pour s’interroger
C’est au coeur d’une ancienne friche industrielle que l’association Et Colégram [1] a installé son local. Quand on arrive à Bourgoin-Jallieu depuis Lyon, on comprend vite d’où vient son activité : tout le long du trajet, les usines se succèdent de façon presque ininterrompue. “L’Isère est une ancienne région textile, à proximité de Lyon mais aussi de Roanne et Tarare qui étaient des hauts lieux de la création et de la fabrication textile. C’est grâce à cette richesse industrielle que l’association a pu être créée”, explique Liliane Fiorio, la fondatrice et responsable de l’association.
Un terrain de découverte
Liliane Fiorio a créé Et Colégram [2] il y a vingt ans tout juste, en 1993. L’association compte aujourd’hui 6 salariés et visite régulièrement plus de 300 entreprises auprès desquelles elle récupère voilages, fils, chutes de bois, plastiques, objets métalliques, papiers, etc. Son local est une étonnante caverne d’Ali Baba comme aime à le qualifier la responsable.
C’est aussi un terrain de découverte idéal pour les enfants. L’association reçoit ainsi tous les mardis des classes pour leur faire découvrir ses activités et les différents matériaux qu’elle récupère. “Les enfants vont généralement dans des lieux qui leur sont réservés. Le but de ces visites scolaires est de les faire entrer dans le monde de l’entreprise”, explique Liliane Fiorio. L’objectif est aussi que les enfants comprennent et identifient les différentes variétés de déchets. “C’est pourquoi ils touchent beaucoup et trient la matière”, ajoute la responsable. L’école qui visite le local de l’association aujourd’hui a été invitée car elle est située à deux pas. Mais bien souvent, ce sont les écoles qui contactent l’association. Chaque visite commence par un petit rappel sur l’environnement. Les enfants sont invités à s’asseoir en cercle et à se présenter. La responsable leur explique ensuite qu’ils sont dans une association qui s’occupe des déchets. “Qu’est-ce qu’un déchet ?”, leur demande t-elle. “Des trucs à jeter”, répond un enfant. “Mais là on le récupère”, ajoute une petite fille dont la maman connaît bien l’association. Liliane Fiorio sort ensuite trois poubelles, chacune équipée d’un sac de couleur différente – vert, blanc et noir – et une grande poubelle où elle a placé des déchets en vrac. “Pourquoi ai-je trois poubelles et pas une seule ?” Les enfants n’en savent trop rien. “On appelle cela trier”, leur explique-t-elle, puis elle leur présente des objets (un paquet de pâtes, une brique de lait, de la mousse, etc.) et ils doivent trouver s’ils se recyclent ou non, et dan...