Éducation musicale : vivre la voix.

La voix et la relation à la pratique musicale réelle (non enregistrée), en direct, sont les deux axes conjoints que ce dossier a choisi d’aborder. La voix, parce que les programmes scolaires actuels insistent sur son importance fondamentale, et le contact direct pour rappeler aux élèves qu’il existe une alternative à l’uniformisation de la consommation musicale à travers la compression numérique.

Avant d’être envisagée musicalement et s’épanouir artistiquement dans le chant, la voix est un moyen de transmettre des messages que les humains ont particulièrement développé au cours de leur évolution. La voix parlée, que nous entendons depuis notre vie intra-utérine, est un des vecteurs majeurs de notre relation affective et sensible à autrui. Ce constat est si important qu’il est repris, de manières différentes et complémentaires, tout autant par l’artiste, Jean-Marie Puissant, chef de choeur, dans son entretien à propos du chant et de la relation qu’il entretient avec le texte, que par le pédagogue, Pierre Philbert, conseiller pédagogique spécialisé, dans son texte d’analyse à propos du chant en classe. Dans une seconde analyse, Frédéric de la Grandville, formateur IUFM en éducation musicale, revient sur l’importance du contact direct avec l’interprète, qu’il vienne à la classe ou que la classe aille à lui. Il complète ainsi théoriquement le reportage, qui présente un projet original, fruit d’un partenariat entre l’abbaye de Royaumont (Asnières-sur-Oise) et La Muse en circuit, structure de création et de formation dédiée à la musique contemporaine. Mêlant la musique et les arts visuels, ce projet a pour objectif la réalisation de miniatures sonores destinées à accompagner l’exposition d’un photographe actuellement en résidence à l’abbaye.