Travailler en projet
La loi l’impose depuis bientôt vingt-cinq ans : chaque école doit présenter à la même date et à la même heure dans la France entière son "projet d’école", répondant comme il se doit à des "besoins repérés" et débouchant, à l’issue de divers "avenants", sur une évaluation… S’agit-il ici d’un projet au sens propre du terme ? Dans l’idéal, sans doute : un groupe choisit de développer une activité privilégiée par le but qu’il se donne, ce projet est l’aboutissement d’une négociation entre les enseignants et accorde beaucoup d’importance à l’implication de chacun ; il devrait aboutir à un résultat communicable et évaluable. Mais travailler par projets suppose aussi l’implication de l’élève, Qu’en est-il à leur niveau ? Il s’agit essentiellement de leur permettre de comprendre la finalité des activités qu’on leur propose, de "donner du sens à leurs apprentissages", de créer le besoin d’apprendre. On se devra donc de rester modeste et d’inventer des situations qui leur permettent, à leur niveau, d’analyser un besoin, d’imaginer la réponse à ce besoin puis de s’engager dans une démarche planifiée, menée et évaluée au jour le jour, avant d’aboutir à une production lisible par tous. Pédagogie active, sans aucun doute, mais aussi pédagogie exigeante ; la méthode ne devant pas prendre le pas sur le contenu de l’apprentissage. À l’issue d’une telle action, à l’enseignant de se poser la question "qu’ont-ils appris ?", avec la même sincérité qu’il demandera de ses élèves en leur posant la même question.