Bien être à l'école : Les élèves français sont-ils heureux ?
Bon nombre d’élèves sont confrontés à différents problèmes au sein de l’école : difficulté de concentration, ennui, manque de motivation, peur de l’échec, violence, harcèlement, phobies scolaires, etc.
Rythmes scolaires et système de notes inadaptés aux élèves, formation des enseignants insuffisante, niveau général en baisse, aggravation des inégalités, problèmes de discipline, créativité ignorée… chaque année, entre 140 000 et 150 000 jeunes (d’après le ministère de l’Éducation nationale) sortent de l’école sans aucun diplôme ce qui situe la France bien en-dessous de la moyenne des pays riches et développés…
Les comparaisons internationales montrent que les écoliers français sont plus stressés, rongés par la peur de l’échec et de l’exclusion… Et pour cause, cette pression commence dès la plus tendre enfance : au lieu de laisser la place aux rêves, à la créativité, aux interactions interpersonnelles, on commence à évaluer les enfants en maternelle. "C’est un peu comment si on leur donnait déjà le bac en maternelle" déclare, furieux, le psychiatre et psychanalyste Serge Hefez. L’école française serait comme un lieu de dressage, binaire, avec l’échec d’un coté et la réussite de l’autre où l’enfant se devrait d’être dans la "norme" au détriment de son "Moi profond", de ses émotions et du Savoir. "L’accent est mis sur un comportement conforme mais le sens des apprentissages risque de disparaitre au profit du comportement de l’enfant" diagnostique Frédéric Jésu, pédopsychiatre du service public.
Et les notes ? Elles sont souvent synonymes de mal être. Fort du constat que la performance développe l’angoisse, les pays d’Europe du nord qui ont retardé l’entrée à l’école à 7 ans et supprimé les notes ont d’excellents résultats aux évaluations Pisa. D’ailleurs, La Corée du Sud vient de décider de mettre en place la même politique que ceux-ci. Preuve que la compétition n’enlève rien à l’apprentissage. Bien au contraire. Un enfant sécurisé a le désir d’apprendre. Inutile, donc, de noter les élèves. Il suffit d’expliquer à l’enfant les connaissances qu’il a acquises et celles qu’il n’a pas encore intégrées. "Les enfants ont besoin d’être entendus, compris, soutenus", explique Catherine Gueguen, pédiatre, formée en haptonomie et en communication non violente. "Et tout ce que nous savions intuitivement est prouvé, aujourd’hui, scientifiquement".
À travers ce dossier, nous commencerons par mettre en avant l’importance de l’autonomie en classe et du travail en petit groupes. Puis, nous nous attacherons à comprendre pourquoi l’erreur doit cesser d’être stigmatisée mais au contraire encouragée. Ensuite, nous analyserons pourquoi il est impératif de développer l’estime de soi au sein de l’école. Et enfin, nous terminerons par la nécessité d’en...