3 questions à Marianne Hassid
L’École aujourd’hui : Que pouvez-vous dire de l’enseignement de l’athlétisme à l’école ?
Avec ses trois familles (courir, sauter, lancer), la programmation de cette activité peut se faire tout au long de la scolarité, de la maternelle au cycle 3 en adaptant les contenus d’apprentissage. Dans un contexte social où l’enfant est de plus en plus sédentaire, menacé par la surcharge pondérale, je pense que cette activité doit occuper une place privilégiée. L’élève, par la pratique des activités athlétiques, va apprendre en quelque sorte “à piloter et à contrôler son corps à grande vitesse” dans différentes directions. L’enseignement de l’athlétisme participe à la structuration du temps et de l’espace, et contribue à développer les compétences motrices mais aussi sociales. Le choix des disciplines est important : si la course de vitesse, le saut en longueur, le lancer léger correspondent à des activités spontanées, elles font appel à des qualités physiques qui ne permettent pas au débutant de progresser de manière significative ; au contraire, les relais, la course longue, la course de haies, les multibonds, les lancers en rotation et le saut à la perche sont des activités où l’élève peut progresser de manière conséquente. Enfin, la pratique de l’athlétisme peut se dérouler avec peu de matériel dans les cours d’écoles, les gymnases ou les stades.
LEA : Enseigner l’athlétisme est-il une affaire de spécialiste ?
En milieu scolaire la “technique” n’est pas une reproduction de gestes conforme à celle du champion mais doit plutôt être considérée comme une réponse à des problèmes d’efficacité rencontrés par l’élève. La technique vient aider l’élève et lui donner des repères sur “comment je m’y prends pour réussir”. Le professeur des écoles connaît la logique de l’activité, définit des objectifs pédagogiques. Il observe les difficultés et les principes d’efficacité pour mettre en place des situations pédagogiques porteuses de sens. À l’école élémentaire, par l’aménagement du milieu, la mise en place d’ateliers différenciés, de parcours variés, la présence de repères (différentes zones de réception, de chutes d’engin, d’appel…), l’élève sera conscient du but de l’action et pourra évaluer les résultats de son action.
LEA : Qu’est-ce qui différencie l’athlétisme en club et à l’école ?
Au club, l’enfant a une démarche volontaire, tandis qu’à l’école l’athlétisme concerne tous les élèves d’une classe et prend en compte l’hétérogénéité d’un groupe d’enfants. Si l’objectif dans les deux cas est la réalisation d’une performance, nous pouvons dire que le traitement de l’activité diffère. L’école met plutôt l’enfant en situation d’explorer, d’expérimenter par essai/erreur. La notion de contr...