Comme une toile tendue entre France et Japon
"Moshimoshi", ne manquent pas de se saluer des élèves en arrivant le matin à l’école de Carlepont. Lancer un "bonjour" en japonais est devenu une habitude dans cette petite commune de l’Oise qui participe, depuis cinq ans, au "Japan Art Mile [1]". Ce programme, organisé par une fondation nippone, jumelle chaque année des dizaines de classes du monde entier avec leurs homologues japonaises pour co-réaliser une fresque de 4m X 2m sur un thème précis : droits de l’homme, de l’enfant, langues régionales…
"Comme nous sommes une classe Unesco, nous avons été contactés par l’organisme pour participer à ce partenariat que nous faisons chaque année avec plaisir. Les enfants sont ravis d’appréhender une autre culture et de créer une œuvre artistique en commune", souligne Jean-Marie Lelong, le directeur du groupe scolaire Suzanne Gourdin Pichard.
Le programme s’étend sur tout l’année afin que la fresque soit finalisée en juin.
Mais cette année a une saveur particulière pour les CM2 de Carlepont car leur œuvre collective sera présentée à la cérémonie d’inauguration des Jeux Olympiques de Tokyo le 27 juillet 2020 et exposée pendant tout l’été.
Par ailleurs, au lieu des 30 à 40 classes internationales participant chaque année, ce seront 205 classes du monde entier qui seront mobilisées cette année, soit une par pays participant aux JO. La France est représentée par l’école de Carlepont dont les 19 CM2 sont jumelés avec huit élèves de CM2 d’une "elementary school" de la ville d’Akö City, au centre de l’archipel.
Chaque étape du projet est réglée comme du papier à musique : en septembre et octobre, les deux classes échangent sur le thème général, cette année les objectifs de développement durable. "Nous décidons ensemble de l’angle que nous choisissons pour notre fresque grâce à une plateforme numérique et des visioconférences", indique Jean-Marie Lelong. En novembre et décembre, les jeunes Japonais peignent la moitié de la fresque qui prend l’avion pour arriver après les vacances de Noël en France. "L’ouverture du paquet est un grand moment d’émotion pour les enfants. C’est ensuite à notre tour de réaliser notre moitié de peinture entre janvier et février, ce que les élèves font avec l’aide de l’artiste Hugo Minder [2]", commente le directeur.
Propositions orales, croquis préparatoires se succèdent sous le regard du peintre… jusqu’à la peinture sur toile réalisée en cinq séances d’une matinée chacune par groupe de quatre. "Le plus exigeant est d’arriver à un sentiment d’unité entre les deux peintures, et de s’accorder au graphisme japonais, souvent constitué de grands personnages", ajoute Jean-Marie Lelong.
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