Des pistes pour la minute de silence et le dialogue en classe
Huit ans après le massacre à l’école juive de Toulouse, cinq ans après les attentats meurtriers de janvier et novembre 2015, nous devons pour la quatrième fois réunir nos élèves pour une minute de silence après l’odieux crime dont a été victime un de nos collègues professeur d’Histoire-Géographie Samuel Paty. À chaque fois, c’est un aspect de nos libertés fondamentales qui est visé : liberté de culte et de vivre ses identités multiples, liberté de la presse, liberté d’expression artistique, liberté de réunion et de mixité et maintenant liberté d’enseigner dans le cadre laïque. Nous le savons, liberté ne signifie pas anarchie car toutes ces libertés, acquises de hautes luttes, sont inscrites dans un cadre législatif qui les définit et les garantit.
Tout a été bouleversé depuis le 16 mars dernier dans la vie de nos établissements. Après une année scolaire interrompue par le confinement et une rentrée marquée par les protocoles sanitaires, nous voici confrontés à un événement tragique qui touche l’École de plein fouet. Il nous faut donc, en qualité d’enseignants, tout à la fois expliquer, rassurer et construire des perspectives d’avenir avec nos élèves.
Les grands thèmes abordés
Le 2 novembre, nous allons retrouver les élèves et l’École ne se situant pas hors de la société, il va falloir parler avec eux de la mort de Samuel Paty et de sa signification profonde pour nous tous, membres de la communauté éducative. Nous pouvons le faire autour de plusieurs thèmes :
- La Charte de la laïcité à l’école : C’est l’occasion de rappeler les principes fondamentaux inscrits dans cette Charte : liberté de croire ou de ne pas croire, respect et neutralité vis-à-vis de toutes les croyances, culture commune partagée qui n’exclut aucun sujet d’enseignement, liberté de conscience et d’expression. La fête de la laïcité tombant le 9 décembre, un travail ou un événement commun à tous les élèves d’un établissement pourront être préparés pendant les semaines qui suivent la reprise des cours. La sensibilité, la règle et le droit, le jugement et l’engagement, ces quatre cultures de l’EMC (Enseignement moral et civique) pourront donner lieu à une réflexion en classe dans le cadre de diverses activités pédagogiques.
- L’État de droit : Il faudra également rappeler que nous vivons dans un État de droit et que nul ne peut faire justice lui-même. Ce principe s’append dès l’école à travers le règlement de chaque établissement. Ce règlement doit être construit avec les élèves, afin qu’ils en comprennent les objectifs et le bénéfice qu’ils en retirent. Faire le lien entre le règlement de l’école et la législation nationale aide à donner du sens à ce règlement, en le situant dans une perspe...