Enseigner les musiques du monde : les ateliers de chant de deux fondateurs du groupe Zebda
Enseigner le chant et faire découvrir les musiques du monde aux enfants, cela fait déjà 30 ans que les artistes Mouss et Hakim mènent cette belle expérience. Ces deux frères, de leur vrai nom Mustapha et Hakim Amokrane, ont déjà derrière eux une riche carrière : au sein du groupe toulousain « Zebda », dans les années 1990 et 2000, avec notamment le tube « Tomber la chemise » (1999), puis avec la formation « 100% collègue » et le guitariste de flamenco Bernardo Sandoval, ou encore dans le collectif « Motivés », qui a produit les albums « Chants de lutte » (1997) et « Y'a toujours pas d'arrangement ! » (2017).
Début mars, Mouss et Hakim se sont rendus dans plusieurs écoles de Montreuil, en Seine-Saint-Denis, pour rencontrer les élèves participant au programme « La Cité des Marmots », mené par l'association "Villes des Musiques du Monde" [1] et les établissements scolaires de la ville.
Les élèves, de trois classes (CE2, CM1 et CM2) ont entamé des ateliers de chant en novembre 2020 et doivent pouvoir effectuer un tour de chant lors de la fête de la ville, le 19 juin 2021.
Cet accompagnement pédagogique, avec pour objectif un résultat concret et festif sur scène, est essentiel pour Mouss. « Dès le départ quand on a commencé à faire de la musique avec le groupe Zebda, nous étions des acteurs déjà investis dans la vie de notre quartier, aux Izards, à Toulouse », explique-t-il, après avoir rencontré une classe. « Nous avons découvert ce formidable outil du partage de la musique et d’un répertoire avec des enfants dans un cadre pédagogique. On a mené notre parcours de musiciens, avec bonheur, mais on n’a jamais cessé d’intervenir auprès des jeunes parce que cela permet aux élèves d’accéder à certaines émotions essentielles. »
Une approche populaire
Mouss et Hakim ont donc d’abord développé cette approche de manière spontanée, dans un cadre périscolaire, puis de façon plus régulière et construite, avec des enseignants, dans le cadre scolaire.
Le but est d’abord de rendre la musique accessible au plus grand nombre, dans une approche populaire. « On apprend et confirme que tout le monde peut chanter et partager une chanson », souligne Mouss. « C’est la notion de chant collectif, basée souvent sur une tradition orale. La seule contrainte est d’apprendre ensemble la chanson et les élèves nous surprennent par leur capacité de concentration. Une telle proposition artistique permet de décaler la notion habituelle de contrainte et de mobiliser les élèves autour de celle de bien-être liée au chant, notamment au t...