Témoignage : "Prendre en compte les spécificités de chaque élève"
Présentez-nous le dispositif ULIS dans votre collège.
Damien Lucas : Nous avons un dispositif ULIS TSLA (troubles spécifiques du langage et des apprentissages) depuis 2015 au collège Charles Péguy, qui est piloté par un professeur coordinateur (nommé pour 21 heures par semaine) et qui comprend 12 élèves, de la 6e à la 3e. L’enseignant est chargé d’organiser leur intégration en classe ordinaire, de 2 heures par semaine à une intégration totale. J’ai, en effet, un élève qui suit 100 % de ses cours en classe ordinaire mais qui relève du dispositif ULIS.
Le professeur coordinateur donne les cours que l’élève doit suivre en ULIS, en coordination avec les autres professeurs. L’enjeu est d’arriver à différencier suffisamment pour prendre en compte au maximum les spécificités et difficultés de chaque élève, pour mieux les accueillir.
Comment se déroule le passage d’informations entre les ULIS-école et collège ?
Damien Lucas : Les élèves sont affectés en ULIS-collège par le rectorat. Il y a des réunions de suivi entre le primaire et le secondaire où nous échangeons des informations avec nos collègues des écoles primaires et l’enseignante référente de secteur qui organise les équipes de suivi de scolarité sur tout un secteur puis nous plongeons dans le dossier plus formel pour l’accueillir au mieux.
Si l’élève n’a pas eu de suivi en primaire malgré des difficultés d’apprentissage, des circonstances où la famille de l’élève n’a pas fait de démarches, il faut rencontrer les parents avec beaucoup de bienveillance. Il y a parfois des résistances à entreprendre un suivi mais nous entreprenons le dialogue autant de fois qu’il le faut.
Et nous essayons d’anticiper les problématiques d’orientation de fin de collège, en réunissant les équipes de suivi de scolarité en début d’année de troisième ou parfois en fin de quatrième pour déterminer un projet d’études ou d’orientation.
Quels sont les principaux défis des ULIS-collège selon vous ?
Damien Lucas : La loi de 2005 qui a affirmé « le droit pour chacun à une scolarisation en milieu ordinaire au plus près de son domicile, à un parcours scolaire et adapté » a permis une véritable prise en compte ainsi que des leviers pour prendre en charge les élèves en situation de handicap, ce qui est positif. Elle a imposé de mettre en œuvre des moyens.
L’objectif est la scolarisation en milieu ordinaire tout en prenant en compte les difficultés des élèves afin de leur permettre de réussir au mieux. En classe ordinaire, nous pouvons avoir des élèves qui ont un Plan d’Accompagnement Personnalisé, d’autres qui ont une reconnaissance MDPH de handicap. Nous avo...