"Je vois les réseaux sociaux comme une immense salle des maîtres"
Vous êtes sur Twitter depuis 2011, ce qui fait sans doute de vous la doyenne des enseignants sur les réseaux sociaux.
Peut-être bien (rires). J’ai passé le concours en 2007 après une reconversion, j’étais cadre auparavant, et je suis devenue professeure des écoles en Sologne. J’avais envie d’enseigner et être prof m’a toujours tenté. J’aime beaucoup être en classe, l’aspect ingénierie pédagogique, comment construire mes cours. Cela fait une différence énorme dans l’engagement des élèves au quotidien quand on prend le temps de construire les cours pour emmener les élèves vers de nouvelles compétences. Les jeunes enseignants ne sont pas forcément toujours conscients de ça.
J’avais créé deux petits blogs avant d’être enseignante, un pour fédérer les parents d’élèves de l’école de mes enfants, trois ans avant de devenir professeure. L’année de formation au concours à l’IUFM, j’avais créé un blog de coopération grâce à Internet. Nous avions préparé le concours ensemble et avons eu 70% de réussite quand la moyenne était autour de 25%.
J’ai fait mon mémoire sur le dispositif des ceintures de compétences [1], inventé par un disciple de Freinet, dans lequel les élèves progressent dans toutes les disciplines comme au judo. Je l’ai expérimenté dès mon année de formation, de stage. Le jury m’a dit qu’il fallait le mettre en ligne. Dès mes premières heures de maitresse, j’ai mis mon mémoire en ligne. Nous étions en 2008 et, à cette époque, les profs blogueurs étaient peu nombreux.
Quel est l’utilité des autres réseaux sociaux sur lesquels vous êtes ?
Ils me servent pour la veille pédagogique, le débat et l’expression politique alors que mon blog est l’outil de partage de ressources. Ensuite, je suis allée sur Twitter en 2011 où je me suis fait un réseau protégé. Je m’en sers comme veille et comme échange d’informations sur l’actualité. Il n’y a pas de texte interdisant aux enseignants de s’exprimer sur les réseaux sociaux. Je ne m’exprime que sur les questions touchant l’éducation au niveau national. Je me sens un peu investie d’une mission par rapport à mes collègues.
Instagram est plus récent, peut-être quatre-cinq ans ; le réseau est bienveillant à l’égard des professeurs. C’est celui où il faut être aujourd’hui et sur lequel j’ai bénéficié de la notoriété des autres professeurs. J’apprécie Instagram pour l’aspect partage en images.
Quel type de ressources partagez-vous avec vos collègues ?
Ce sont des dispositifs et des ressources pour enseigner : les ceintures, des idées ou des manières de travailler en classe, je vais décrire comment je travaille en atelier avec des CM, comment je mets e...