Littérature et arts visuels
Les images qui peuvent signifier par elles-mêmes sont très rares. Sans leur titre et/ou la connaissance du texte auquel ils font référence, la plupart des tableaux du Louvre et de tous les musées du monde(1) seraient totalement incompréhensibles. Au lieu d’y reconnaître Hercule, Narcisse, Sardanapale, Saint Georges, Louis XIV, Napoléon ou encore le pont d’Arcole ou l’arbre du jardin d’Eden, on ne verrait rien d’autre que des gens diversement habillés et dans des postures difficilement identifiables, et des éléments de décor entièrement banals. Dans tous ces cas (correspondant à la quasi-totalité), ce n’est pas l’image mais le texte qui apporte l’essentiel du sens. Et lorsqu’on prend connaissance de ce texte, on constate alors que l’image qui a pris sens le complète, précisant des choses que le texte ne disait pas explicitement. Le texte contextualise l’image, l’image illustre le texte.
Interroger les images devant et avec les élèves est nécessaire à leur compréhension au même titre que les activités langagières liées à la compréhension des textes et la mise en relation des textes et des images. On ne saurait négliger pour autant le fait que les histoires racontées sont propres en elles-mêmes à susciter des images mentales que des illustrations peuvent ensuite venir enrichir. La confrontation des mots et des images a tout à gagner à ce que des démarches variées président à leur exploitation et au développement du langage d’évocation.
Écouter des histoires
Les moments où les élèves regroupés entendent l’adulte raconter une histoire sont importants pour l’acquisition du langage de l’évocation. Ils permettent de progresser dans le pouvoir de représentation du langage à partir des mondes imaginaires auxquels donnent notamment accès les contes de la tradition orale que l’on peut raconter et/ou lire en classe. Conter permet alors de s’adapter à l’auditoire en condensant ou développant la narration selon les niveaux. En PS, il est judicieux de matérialiser les personnages par des marionnettes et/ou de créer des décors pour représenter les lieux de l’action. Puis, à partir de la MS, il convient, sans support matériel et en recourant au seul pouvoir des mots, de susciter des images mentales chez les élèves. Dans le même temps, ceux-ci s’approprient un vocabulaire précis et varié et leur syntaxe s’enrichit, gage d’acquisitions langagières. La lecture de contes et autres récits associée aux illustrations des albums les familiarise avec le français écrit en les amenant à comprendre des récits simples, puis plus complexes.
A ces occasions (quand l’adulte raconte ou lit) des parcours littéraires peuvent être organisés pour construire une culture commune à l...