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Fiches pédagogiques
maternelle

3 questions à...Françoise Mateu

3 questions à...Françoise Mateu
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Françoise Mateu est directrice éditoriale de livres de jeunesse.

L’École aujourd’hui : En quoi les livres sont-ils nécessaires à l’école maternelle?
Françoise Mateu : Les livres sont importants à chaque âge. Je dirais même qu’ils me paraissent essentiels à l’école maternelle car rassurants dans leur permanence. Quel que soit le lecteur qui la transmet, l’histoire est toujours là, la même, structurée, avec un début, un développement et une fin. Elle peut cependant susciter des sentiments différents à chaque écoute car un bon livre ne se révèle pas dès la première approche. Par ailleurs, la lecture communication à un groupe suscite une émotion partagée avec d’autres. Elle permet aussi de s’apercevoir de réceptions différentes selon les enfants. Les livres élargissent en effet le champ de leurs émotions ainsi que les connaissances qu’ils ont du monde. Il faut également prendre en compte qu’avec des enfants non lecteurs, la découverte et la lecture d’un album peuvent être considérées comme une aventure à trois ; aventure entre le livre, l’adulte et le groupe des élèves.

LEA : Est-il judicieux d’offrir aux élèves le choix le plus varié possible d’ouvrages ?
F.M : Une des tendances de la production éditoriale est de décloisonner les genres. On trouve des illustrations poétiques pour du documentaire, des livres tout carton pour les grands, des docu-fictions… bref un vaste choix. Que ce soit avec les imagiers insérant du jeu, du volume, des CD ou des livres avec du texte qui donnent à entendre une langue écrite plus soignée que la langue orale, on peut trouver de “bons” livres qui sollicitent le langage. Les comptines, poèmes et autres textes accroissent encore le plaisir en jouant sur les sons. Ils font naître des associations surprenantes qui enrichissent l’imaginaire. Les contes dits par les conteurs ou sortis du répertoire classique sont intéressants s’ils respectent la forme très codifiée du genre par leur charge symbolique, leurs récurrences structurelles, leurs thématiques connues de tous (peur, jalousie, mort...). Ils facilitent ainsi l’appropriation du récit par l’enfant qui anticipe, valide et mémorise l’histoire, ou la redécouvre interprétée par un autre artiste. Il peut alors échanger avec la classe. L’album de qualité offre un rapport texte/image extrêmement varié. Tout est permis, l’essentiel reposant sur la sincérité et la sensibilité de l’artiste. L’image joue avec le texte, le dément, prend ses distances et permet à l’enfant un jeu d’interprétation dont il sort grandi, intelligent car acteur. Cette même complicité peut s’établir avec tous les types d’ouvrages tels que les livres d’art, livres d’activités... La diversité des genres et des approches permettra ensuite à chaque enfant de trouver “ses” livres.

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