3 questions à...Joël Surig
L’École aujourd’hui : Les TUIC sont-elles beaucoup utilisées par les enseignants en classe ?
Joël Surig : La question est à la fois trop large et trop limitée. Il s’agit de savoir de quoi l’on parle exactement lorsque l’on fait référence aux TUIC. La jeunesse baigne dans le flot numérique et l’ordinateur est de plus en plus présent dans les écoles, mais est-ce que cela se traduit en termes de compétences ? La question se pose différemment en fonction des générations d’enseignants, mais la problématique demeure la même : l’Éducation nationale a la volonté d’être le lieu où les TUIC sont présentes, mais au-delà de la maîtrise des outils, l’enjeu réside dans l’éducation aux médias. L’évolution du système éducatif engage vers la personnalisation des parcours et l’autonomie des établissements. La démarche de projet est centrale. Le socle commun met en relief les espaces qui peuvent concerner les TUIC. Il ne peut plus s’agir uniquement du B2i, et le temps de la salle informatique (1/2 heure par semaine) me semble révolu. Les compétences 6 et 7 sont particulièrement sollicitées. Accompagner l’élève dans son appropriation de l’autonomie, l’éducation aux médias. La pratique régulière en classe n’est pas encore la règle, l’usage du TNI non plus. L’éducation aux médias n’est pas une discipline, les TUIC sont des outils qui nécessitent une vision transversale. Le Web 2.0 conduit à une modification des pratiques et des codes. Les élèves maîtrisent souvent mieux la technique que les enseignants, mais ils n’en perçoivent pas les enjeux et rencontrent des difficultés pour porter un regard critique sur les contenus.
LEA : Quelles actions prioritaires données à l’usage des TUIC à l’école élémentaire ?
Joël Surig : Les réformes en cours visent à développer l’accompagnement des élèves sous des formes nouvelles qui développent l’autonomie et la responsabilisation. Nos élèves osent peu, ils ont peur de l’échec et prennent trop peu d’initiatives. Les TUIC peuvent participer à l’évolution des pratiques dans le cadre d’une démarche de projet. Il s’agit ainsi de développer le lien entre la culture numérique et le travail traditionnel sur les médias. Cela peut prendre la forme d’une correspondance, d’une radio scolaire, d’un journal, etc. Les TNI peuvent être des vecteurs puissants à condition de ne pas reproduire un fonctionnement traditionnel. On ne peut éduquer les élèves aux médias, sans laisser vivre un espace de liberté dans la classe, et c’est souvent ce qui fait peur aux enseignants. Cela implique donc de privilégier la présence d’ordinateurs dans la classe dans un mode de fonctionnement différencié.
LEA : Quelles différences importantes existe-t-il entre...
