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Fiches pédagogiques
élémentaire

3 questions à...Michel Vignal

3 questions à...Michel Vignal
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Michel Vignal est professeur d’histoire et de géographie à l’antenne de Laon de l’IUFM de Picardie.

L’École aujourd’hui : De quand date le principe de la responsabilité de l’État en matière d’instruction ?
C’est avec la Révolution que naît le grand principe : l’instruction du peuple est l’affaire de la nation. L’idée de nation, communauté de citoyens, permet de concevoir une École conçue et financée par l’État, et cela en dehors de l’Église. La Révolution n’appliquera que partiellement ces principes faute de temps et de moyens humains et financiers. L’école primaire franchit une étape importante avec la loi Guizot de 1833. La monarchie libérale oblige chaque commune à construire et entretenir une école primaire ; les instituteurs recrutés par le maire et le curé vivant modestement grâce à la contribution scolaire des parents. Les écoles communales mais aussi congréganistes (suite à la loi Falloux de 1850) se multiplient, si bien qu’en 1880 il ne reste que 20 à 30 % d’illettrés. Néanmoins, le poids de l’Église sur l’école resteconsidérable, notamment au travers de l’instruction religieuse.

Quelles étaient les caractéristiques de l’école de Jules Ferry ?
La Troisième République, à partir des lois de Jules Ferry de 1882-1883, fait de l’école primaire un service public laïcisé et de qualité. Les principes de 1789 vont s’appliquer et l’école primaire réunit les enfants du même peuple dans les mêmes classes, grâce à l’obligation (de 6 à 13 ans) et à la gratuité. Cette école est organisée sur tout le territoire jusqu’au certificat d’études. Ce combat républicain intégrera la naissance d’une laïcité effective dans une institution fondée sur la vérité et les connaissances. Les instituteurs porteurs de l’idéologie de cette école, véritables hussards noirs selon Peggy, doivent “faire aimer la République” selon les propos mêmes de Jules Ferry, repris d’ailleurs en des termes semblables par Jean Jaurès. Ils allient ainsi une éducation à la morale laïque et républicaine, une adhésion au progrès scientifique et au sentiment patriotique, à une solide instruction aux savoirs élémentaires. Les matières enseignées sont pour l’essentiel les mêmes qu’aujourd’hui. La pédagogie qui fait appel à la progressivité, la mémoire, l’effort et le devoir n’exclut nullement la réflexion à travers notamment la leçon de choses. Des progrès quantitatifs et qualitatifs sont importants pendant toute la Troisième République et jusqu’en 1940.

Quelles évolutions l’école de Jules Ferry a-t-elle connu ?
De la Libération à aujourd’hui s’est livrée la troisième bataille de l’école publique, celle de la démocratisation du secondaire conçue avec l’idée d’école unique dans les années 19...

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