3 questions à ... Annie Camenisch
En quoi l’enseignement de la géométrie peut-il être un lieu d’apprentissages linguistiques ?
Il peut être un lieu d’apprentissages linguistiques au moins à deux niveaux. D’une part, la géométrie nécessite l’acquisition d’un vocabulaire spécifique (triangle, quadrilatère, hauteur, polygone, diamètre, etc.). D’autre part, faire de la géométrie revient parfois à suivre des programmes de construction qui sont des types d’écrits injonctifs.
Quels sont les apprentissages lexicaux que la géométrie peut favoriser ?
La géométrie peut favoriser des apprentissages portant notamment sur la formation des mots, en particulier les mots de composition savante (polyèdre : formé de poly- et -èdre). Décomposer un mot et comprendre le sens de ses éléments permet de mieux se représenter le concept géométrique et économise de la mémoire puisque les mêmes éléments sont présents dans de nombreux autres mots. L’élève développe ainsi des compétences lexicales qu’il peut réinvestir dans d’autres disciplines.
Quelles compétences peut-on développer à partir des écrits en géométrie ?
Les élèves doivent développer des compétences de lecture pour réaliser des figures géométriques à partir d’un programme de construction donné. Un des moyens de développer ces compétences est de leur faire écrire un programme de construction pour un destinataire. L’écriture d’un programme permet à l’élève de bien se représenter les caractéristiques textuelles et linguistiques de ce type d’écrit particulier. Cela permet de développer des compétences d’écriture mettant en oeuvre des apprentissages sur la langue comme l’utilisation de verbes à l’impératif, de phrases courtes, de propositions relatives, etc. Écrire un programme de construction nécessite aussi une analyse fine de la figure et des diverses stratégies de construction, donc l’exercice de compétences géométriques qui doivent ensuite être traduites dans un texte.