3 questions à... Catherine Valiant

L'École aujourd'hui : L’évaluation initiale à l’école maternelle : pourquoi ? Comment ?
L’école maternelle joue un rôle essentiel dans le repérage et la prévention des déficiences et des troubles. Pour cette raison, il est important d’observer les élèves assez vite afin de tenter d’y remédier en évitant d’alourdir ces difficultés. C’est aussi une base de discussion avec les familles. C’est un travail d’un grand intérêt mais qui ne peut être exhaustif. Cette évaluation trouve sa place en début de séquence, elle doit toujours être contextualisée. Outil du maître, elle gagnera en efficacité si elle a également une fonction d’auto-positionnement pour l’élève. Le dispositif de "coévaluation", riche d’échanges langagiers, trouve sa légitimité dans le domaine du “devenir élève” et dans le pilier 7 du socle commun : l’autonomie.

Dans quels domaines cette évaluation vous semble-t-elle possible ? Pertinente ?
On ne peut pas évaluer tous les élèves sur tout et en même temps. La grille d’observation sera donc indispensable. Les compétences évaluées le seront en fonction de marqueurs fondamentaux déterminés par la connaissance du développement du jeune enfant. Il est avéré que les deux domaines qui font obstacles aux apprentissages sont le langage et la socialisation. Il faut les évaluer en priorité. Il ne faut pas trop se précipiter, il faut laisser le temps aux élèves de s’adapter aux codes de l’école parfois si différents de ceux de la maison. Une évaluation trop prématurée est souvent inexploitable. Le mois de septembre doit permettre à l’élève de s’installer dans ce nouvel univers ou de le retrouver après une longue interruption. Pour le langage, la création d’un “album écho” selon la méthode de Philippe Boisseau* va permettre de suivre au plus près l’évolution des prises de parole. Des étapes comme l’acquisition du “je” en petite section sont des marqueurs du bon déroulement des acquisitions. Pour le comportement, il est intéressant de passer par des contrats individualisés et progressifs. Le piège serait de passer son temps à évaluer : un enfant bien installé dans la communication requiert au départ moins d’attention. On se focalisera pour lui dans les autres domaines. Attention au piège de l’enfant qui parle “juste”, mais ne parle pas “vrai”, ne perdons pas de vue que le langage est avant tout un outil au service d’une pensée. Il faut multiplier les situations de langage pour construire des observations pertinentes. Cette première évaluation ne suffit évidemment pas, il faut évaluer en continu, valoriser les acquis renouveler les dispositifs.

Comment apprécier l’évolution des enfants par la suite ?
C’est en MS que l’on peut apprécier l’évolution des élèves. En effet, en dé...