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Fiches pédagogiques
élémentaire

3 questions à... Maryse Ferrari

3 questions à... Maryse Ferrari
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Maryse Ferrari est musicienne et conseillère pédagogique en éducation musicale dans le Val-de-Marne (94).

Les jeux vocaux expressifs menés à la maternelle doivent-ils être préservés à l’école élémentaire ? Si oui, comment ?
Oui, car ils installent des moments de plaisir et de créativité vécus collectivement, au cours desquels chacun peut s’exprimer, libérer sa voix, son énergie, étendre sa palette vocale, jouer avec les autres. Mais contrairement à l’école maternelle, où ils sont menés de façon spontanée, et où la plupart du temps c’est l’enseignant qui montre l’exemple vocal que les élèves imitent, ces jeux peuvent gagner en créativité et en structuration à l’école élémentaire. On peut les effectuer en musique, pour faire vocaliser les élèves sur un rythme donné.On peut également s’appuyer sur l’imaginaire individuel, propice à enrichir et à diversifier les moments d’inventions vocales. Enfin, on peut se montrer plus exigeant quant à la qualité de la restitution vocale, l’élève devant accompagner par l’intonation, l’énergie et l’expressivité de son corps ce qu’il dit, chante ou bruite.

Compte tenu de la place centrale du français ou des mathématiques dans les enseignements, chanter au quotidien est-il toujours possible et souhaitable ?
C’est toujours possible, bien que la fréquence allouée à cette pratique dépende de la motivation de l’enseignant et de la présence de personnes ressources à ses côtés : dumiste, CPEM, professeur de conservatoire… C’est souhaitable, également. Une évaluation menée par l’IREDU a ainsi montré que les bénéfices liés à la pratique de la musique favorisent la maîtrise de la langue, notamment en terme de discrimination auditive et visuelle, et qu’ils sont d’autant plus grands si les activités d’écoute, de chant ou de codage sonore sont menées au quotidien.
Le CRDP a d’ailleurs édité une mallette pédagogique, La musique au quotidien au cycle 2, qui incite à aller dans ce sens.
Au cycle 3, il est intéressant de développer la dimension culturelle de l’éducation musicale – dans le cadre de l’histoire des arts, par exemple – tout en conservant la “colonne vertébrale” que constitue la pratique vocale et chorale. J’ai néanmoins pu observer sur le terrain qu’à partir du CE2, la musique a tendance à devenir une pratique détachée des autres disciplines, n’irriguant plus la vie de la classe de manière transversale, et qu’elle pose problème à certains enseignants qui “voudraient faire” mais n’osent pas. Certains doutent tout simplement de leurs capacités, d’autres ne disposent pas des connaissances suffisantes pour évaluer les pratiques musicales et les inscrire au sein d’objectifs précis.

Quels conseils pourriez-vous leur donner ?
Chanter, c’est s’exposer, se mettre “à nu”, pour l’adulte comme pour l’enfant. C’est pourquoi je conseille...

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