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Fiches pédagogiques
maternelle

3 questions à... Michèle Deprez

3 questions à... Michèle Deprez
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Michèle Deprez est professeur agrégée de mathématiques à l'IUFM de Paris.

L'École aujourd'hui : Selon les programmes, l’approche des formes et des grandeurs ainsi que celle du nombre ne sont que des aspects de “la découverte du monde”. Donc, fait-on des mathématiques à l ’école maternelle ?
Oui, on fait des mathématiques à l’école maternelle, on approche des notions qui seront étendues et approfondies à l’école élémentaire. Si cette première rencontre avec des notions et des objets mathématiques n’a pas lieu, l’efficacité du travail du cycle 2 sera compromise. L’un des objectifs de l’école élémentaire est la connaissance de la notion de nombre ; la découverte que l’on en fait à l ’école maternelle est celle de son aspect “outil”, on en prépare l’étude générale par des situations où le nombre est utilisé avant d’être étudié en tant que tel. Cette utilisation doit être suffisamment large (objets en quantité suffisante, nombres divers) pour que l’étude des propriétés au cycle 2 puisse être efficace. Par exemple, on ne peut appréhender la régularité des écritures chiffrées que si l’on a rencontré suffisamment de nombres ; l’écriture s’accompagne de mots, il faut donc découvrir la régularité des mots. Les programmes demandent de connaître la comptine numérique jusqu’à 30, c’est nécessaire pour le travail du CP et du CE1. Connaître la comptine numérique, c’est faire des mathématiques, car ces mots sont des conventions. Ainsi, les enfants sont amenés à comprendre qu’il s’agit d’une suite conventionnelle, ordonnée. De même, pour l’apprentissage des formes géométriques, l’école maternelle propose une première rencontre avec des objets qui deviendront des configurations géométriques plus tard, quand elles seront analysées et étudiées en tant qu’objets. À l’école maternelle, on fait l’apprentissage de l’usage des notions mathématiques non de leurs propriétés. Le développement de la pensée logique commence lui aussi à l’école maternelle, par des activités de tris, de classements menant aux notions de catégories, de critères, qui sont permanentes et fondamentales en mathématiques.

LEA : Les programmes font allusion aux jeux. Joue-t-on en mathématiques ?
Il faut distinguer mise en situation et jeu. Certaines situations vont déclencher des apprentissages. Ce sont des situations réfléchies, construites, organisées, maîtrisées par le maître avec des objectifs très précis. Par exemple, quand on demande à un élève de préparer juste la quantité de gâteaux qu’il faut pour la classe (et non de les distribuer un à un), on le met dans une situation où il va apprendre le nombre et l’utilisation du nombre qui permet de répondre à la consigne. Ce type de situation doit être géré par l’enseignant qui fera comparer les solutions trouvées. On ne peut pas appeler ça des jeux, l’enfant sait qu’il n’e...

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