3 questions à... Paul Casabianca

L'École aujourd'hui : Comment l’aménagement de l’école, de la classe, peut-il favoriser la construction de la notion d’espace ?
Si la construction de la notion d’espace demande à être régulièrement entraînée, c’est également au quotidien qu’elle s’élabore. C’est pourquoi il est important que les lieux que les élèves fréquentent aient été pensés dans cet objectif. Ainsi, dans l’école, les différents endroits auront une utilisation clairement définie : bibliothèque, réfectoire, salle de motricité, bureau du directeur, dortoir… Cette clarté sera relayée par l’utilisation de panneau indiquant cette utilisation : symboles, mots. L’emploi de couleurs différentes, suivant les étages par exemple, pourra également aider au repérage des élèves. De la même façon, dans la classe, des “coins” clairement définis en rapport avec les activités : coin peinture, coin bibliothèque… sont proposés. Un environnement organisé et rangé favorisera cet apprentissage.

LEA : Quels matériels, quels jeux vous semblent favoriser au mieux cet apprentissage ?
Si l’aménagement de l’espace est un outil intéressant de la construction de la notion d’espace, il est également nécessaire de mettre en place des activités spécifiques pour développer la capacité des élèves à se repérer dans l’espace. La ritualisation des déplacements, en verbalisant les actions qui les accompagnent (“ici on tourne à droite”, “là, on passe devant le dortoir”…), est un travail intéressant avec les élèves de maternelle. Les jeux sur les déplacements à l’aide d’une maquette puis d’un plan de la classe, et plus tard de l’école, voire du quartier, s’avèrent un exercice formateur dans la mesure où il fait appel au quotidien des élèves. On pourra utiliser le support de photos (représentant le réel), de petits personnages à positionner sur l’un ou l’autre des supports. On notera que ces situations permettent de faire le lien indispensable entre le réel, une maquette et une représentation en deux dimensions. Les photos permettent également de travailler sur le point de vue du photographe (où se trouvait-il lorsqu’il a pris cette photo ?), ce qui oblige les élèves encore jeunes à se décentrer. Les jeux, qui proposent des déplacements sur des quadrillages, des codages et décodages de parcours, sont aisés à mettre en place au sein de la classe. Leurs différents niveaux de difficultés permettent une utilisation à tous les âges. Dans les jeux proposant des modèles à reproduire, on pourra faire varier un ou plusieurs paramètres, amenant à chaque fois l’élève vers une plus grande abstraction. Par exemple : reproduire sur un quadrillage vertical, sur un quadrillage plus petit ou plus grand, à partir d’un modèle en perspective… Parmi ceux-ci, on rangera les jeux de co...