Apprendre à lire
Savoir lire aujourd’hui n’est plus seulement avoir un accès privilégié à la culture et à l’information, c’est une nécessité vitale pour la vie quotidienne : lire un écran à la banque, remplir un formulaire, acheter un ticket de métro, tout est désormais informatisé, codé.
La querelle des méthodes de lecture a fait long feu et la raison devrait l’emporter : lire c’est comprendre, lire c’est aussi connaître et maîtriser un code.
Mettre en contact avec l’écrit
L’école maternelle a un rôle fondamental à jouer : il ne s’agit plus d’attendre le mythique “âge de la lecture” pour mettre les enfants en contact avec l’écrit et ce que les programmes nomment "les réalités sonores de la langue", prologue à la découverte puis la maîtrise du principe alphabétique qui n’interviendra qu’au CP. On a défini le désir d’apprendre à lire comme une expression de la “volonté de puissance” chez les enfants ; à peu d’exceptions près, tous ont envie de grandir et lire car c’est entrer dans un autre monde : celui des “grands”, des adultes. Pour aiguiser ce désir de lire, deux activités sont à privilégier : la fréquentation régulière de la littérature enfantine et celle de mots au fort potentiel affectif : les prénoms, maman, papa… aisément mémorisés et qui serviront de base à des exercices plus techniques.
Enrichir le lexique
Mais lire, c’est aussi connaître les mots. Alain Bentolila a souvent insisté sur le "dictionnaire mental" que possède chaque enfant. Il est clair que plus ce lexique est riche, plus les enfants, mis par la suite en situation de décoder un mot qu’ils n’ont jamais lu, auront de chance de donner un sens à leur travail. Un travail préalable sur la langue orale est donc indispensable. De même, pour beaucoup d’élèves, une phrase telle que celles que l’on rencontre dans les livres de lecture, comme le célèbre Valérie joue avec Daniel, peut paraître très compliquée. Un travail sur la relation oral/écrit comme le proposent ici les albums échos va les mettre en contact avec une langue écrite, épurée des scories de l’oral. L’accès privilégié à la langue écrite restant bien sûr la lecture par l’enseignant d’albums et de contes dont on devra vérifier la compréhension.
De la lettre au mot
Dorénavant, les programmes insistent également sur une connaissance affirmée des lettres de l’alphabet. C’est un savoir-faire bien rassurant, mais il y a loin de cette reconnaissance à la lecture. Ainsi, Samuel, quatre ans, "lisant" une publicité, épelle M A G N U M et s’écrie tout fier "y’a écrit glace !" Les enfants doivent comprendre que l’on ne peut pas dire n’importe quoi en observant des lettres. L’école maternelle aura joué son rôle si, à la fin de la grande section, les enfants ont a...