L’éducation motrice
Corps et esprit
Alors qu’historiquement, l’éducation physique était passée d’un rôle hygiénique à un rôle primordial dans l’épanouissement et le développement de l’enfant, on pourrait avoir le sentiment au travers des textes officiels que le rôle de l’apprentissage moteur a changé, qu’un retour à une dualité corps/esprit s’opère. Il n’en est rien ; chez le jeune enfant, le développement s’opère globalement. Les programmes 2008 l’affirment : apprendre, c’est aussi développer son autonomie, ses capacités motrices, sensorielles, affectives, relationnelles, intellectuelles…
L’école maternelle est ainsi le lieu privilégié pour permettre à l’enfant de construire ses compétences motrices, indispensables à son développement harmonieux.
Des changements morphologiques, biologiques considérables
Les neurobiologistes nous disent que c’est à cette période que s’opère le plus grand nombre de connexions neuronales dans le cerveau, et qu’une pratique diversifiée et répétée d’activités motrices favorise ces connexions. C’est donc à l’école de donner à chaque enfant l’occasion de s’adapter en toute sécurité à de nouvelles situations motrices, de vaincre ces obstacles, d’affiner les réponses, pour conquérir peu à peu une nouvelle assurance. C’est pourquoi une pratique programmée, concertée, réfléchie des activités physiques à l’école maternelle reste indispensable. L’activité motrice de l’enfant est un besoin, un plaisir, une source de développement de savoir-faire et de savoirs. Des situations variées et adaptées, un matériel diversifié, l’inciteront à s’investir. Pour être efficace, l’enseignant doit organiser ses activités en séquences d’au moins six séances. Il est important de prévoir une séance référence d’observation/évaluation en début et en fin de séquence, afin d’apprécier les progrès moteurs. Pour ce faire, des grilles d’évaluation simples peuvent être mises en place.
Une approche par cycle
Chez les petits, une grande partie de la programmation doit être consacrée aux activités de locomotion et de manipulation d’objets. Les activités collectives sont introduites grâce aux rondes et jeux chantés. Puis, peu à peu, sont proposés les premiers jeux collectifs, dans lesquels l’enfant agit d’abord pour lui-même (jeux de transport d’objets par exemple) et prend progressivement conscience de son appartenance au groupe. En section de moyens, les différents domaines d’activités s’équilibrent. Les activités de locomotion et manipulation se complexifient (en jouant sur les variables) et amènent les élèves à prendre conscience plus systématiquement du résultat de leur action, à revenir plus régulièrement sur leurs échecs et réussites, sur la façon de faire pour réaliser la tâche. L’e...