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Fiches pédagogiques
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Les mathématiques en maternelle

Les mathématiques en maternelle
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Certes le mot "mathématiques" a disparu des programmes de l’école maternelle, désormais on y "découvre le monde", celui des nombres, des formes et des grandeurs en particulier. Mais si l’on considère que les mathématiques à l’école (maternelle ou élémentaire) sont d’abord une contribution à la formation de l’esprit, il est clair que l’on continue à "faire" des mathématiques à l’école maternelle.

Alain Pierrard insiste dans son ouvrage Faire des mathématiques à l’école maternelle sur le mot “faire” : en effet, chez le jeune enfant, il n’est pas question de se borner à la mémorisation et l’automatisation de savoirs formels.

Des situations "mathématisables"
Tout apprentissage doit faire sens pour lui, répondre à un besoin (je joue pour gagner) ou à la réalisation d’un projet, si modeste soit-il. Pour l’enseignant, l’enjeu est plus complexe : il s’agit d’amener les élèves au-delà de la simple manipulation, de la simple “bonne réponse pour faire plaisir à la maîtresse”, à une réflexion, à un défi intellectuel à sa mesure. À l’école maternelle, l’enfant apprend à donner du sens au nombre, à manipuler des objets géométriques qui ne seront étudiés que plus tard en tant que tels. C’est en situation, face à un problème, qu’il va peu à peu élaborer des concepts. Tout l’art, toute la difficulté pour l’enseignant se trouve là : proposer des situations “mathématisables” qui, tout en répondant au besoin d’action, au rapport à la vie quotidienne ou à l’imagination de ses élèves, les amènent à une activité de recherche, c’est-à-dire non pas à retrouver “une connaissance perdue, oubliée ou cachée” (R. Charnay) mais à fabriquer une réponse personnelle, à construire une connaissance nouvelle par des essais, des tâtonnements qui permettent d’élaborer progressivement la solution.

Ainsi les jeux de société, même les plus simples, exigent souvent de réfléchir à une stratégie ; j’ai tiré un 6 : il est tentant de faire avancer mon “dada” qui se rapproche le plus du but, mais n’est-il pas plus avantageux de mettre le second à l’abri des attaques de l’adversaire ? Un autre point essentiel – l’école maternelle le permet tout à fait – est d’adapter la situation au niveau des élèves : devant un problème qui le dépasse, l’enfant répondra par l’abandon, mais le défi intellectuel doit aussi être suffisant ; si la solution est immédiatement perceptible pour certains, il est clair que nous ne sommes pas en situation d’apprentissage. C’est pourquoi il est important d’évaluer les représentations premières de chacun avant de proposer une recherche. On ne saurait, dans un tel contexte, oublier le rôle essentiel du langage : expliciter la démarche que l’on a trouvée pour répondre à la demande, pour résoudre le problème posé conduit l’enfant à s’abstraire de l’action pure, à mobiliser ses savoirs et à prendre du recul pour argumenter. Bien sûr, il existe aussi, parmi les activités mathématiques, des moments de rituels qui, du fait de leur aspect répétitif, amènent à intégrer par imprégnation certaines notions comme le comptage, la date, etc. Encore faut-il parfois décontextualiser ces connaissances pour s’assurer de leur acquisition....

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