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Fiches pédagogiques
élémentaire

Orthographier

Orthographier
© Lemoine/BSIP
Comme l’écrit Danièle Cogis, l’orthographe, son apprentissage et son enseignement à l’école, suscitent des interrogations mais surtout “des passions irrationnelles, des levées d’obscurantismes, des nostalgies absurdes”1. Les simplifications orthographiques (1990)2, même si elles restent une référence, ne sont pas imposées, en France, aux enseignants alors que nos voisins européens les suivent.

Pourquoi s’intéresser autant à l’orthographe ?
Le Ministère rappelle dans une circulaire récente que “Renforcer l’orthographe est un enjeu majeur pour la réussite des élèves” (BO n° 16 du 3 mai 2012). En effet, les résultats aux épreuves des évaluations nationales ou les enquêtes menées sur l’orthographe n’indiquent pas une amélioration des compétences des élèves au fil des années, l’orthographe restant encore “trop lacunaire”. De plus, l’orthographe touche toutes les disciplines scolaires (français, mais aussi mathématiques, sciences, histoire, etc.) et son enseignement touche deux domaines : l’orthographe lexicale et l’orthographe grammaticale. La première s’intéresse à la forme du mot (telle qu’on la trouve dans les dictionnaires), à son sens, et la seconde dépasse l’unité-mot pour l’envisager reliée à d’autres mots (d’où les différents accords), c’est-à-dire en contexte. Donc maîtriser l’orthographe sera un facteur de réussite scolaire et extrascolaire.

Pourquoi de si faibles résultats ?
Les réponses sont à chercher dans le temps d’apprentissage de la langue écrite. Cet apprentissage est long, semé d’embûches : notre orthographe ne transcrit pas uniquement ce qui s’entend (exemple : rhume qui prend un “h” ou arrive qui double le “r”), la forme de certains mots change selon le contexte (vert ou verre), varie selon l’environnement grammatical (le chat/les chats)… Le Ministère préconise d’ailleurs un enseignement progressif, du CP au CM2, témoignant bien là sa reconnaissance d’un apprentissage long et difficile par l’élève. De plus, tous ne progressent pas au même rythme et certains obstacles cognitifs vont repousser l’apprentissage de l’orthographe au-delà du CM2 : c’est le cas de l’accord des participes passés, de la ponctuation du discours direct, ou encore de l’écriture correcte des verbes dans le cas d’une suite de verbes³. Pour orthographier correctement, il ne suffit pas d’empiler des connaissances, mais il faut acquérir un savoir qui se construit, se déconstruit et se reconstruit au fil du temps, comme de nombreuses recherches l’ont montré.

Comment faire pour accroître la réussite des élèves ?
Une des réponses est de faire lire et écrire les élèves tous les jours (en les amenant ainsi à fréquenter personnellement les mots, les phrases, les textes) tout en faisant des observations régulières sur la langue. Il ne faut pas déconnecter les “leçons” d’orthographe du reste de l’emploi du temps mais revenir sur les notions en situations de classe (lors de la lecture, de la copie, de la production d’écrits, des dictées) et les déplacer dans d’autres disciplines (lors de l’écriture d’une résolution de problème en mathéma...

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