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Albert Bueno : "Nous sommes passés du Rock&Roll au Slow"

Albert Bueno : "Nous sommes passés du Rock&Roll au Slow"
D'abord infirmier, puis enseignant, Albert Bueno est aujourd'hui directeur d'école à demi-décharge à l'école de Mazicou à Albi dans le Tarn. Il vient de publier aux Editions Coetquen, "Je veux parler au directeur".

Vous étiez infirmier, vous êtes devenu enseignant puis directeur d’école. Une "continuité" ou un vrai tournant dans votre carrière ?

Un vrai tournant de passer d'infirmier à enseignant et une suite plutôt logique de prendre la charge d'une direction d'école.

Pourquoi avoir choisi ce métier ?

Je dois tout à l'école. Je suis entré au CP sans savoir parler français, ma langue maternelle était l'espagnol. Je me devais sans doute de renvoyer l'ascenseur de l'échelle sociale. Ensuite, c'est ce métier qui m'a aspiré, me faisant vibrer et m'a permis de me réaliser.

D’où est venue l’envie d’écrire un livre sur la direction d’école ?

J'ai pensé que cette vie derrière les murs de l'école pouvait intéresser. Ce quotidien, ordinaire et parfois extraordinaire est finalement palpitant. Il est bon de partager ce qui est palpitant.

Dans le livre, vous employez le mot "Directocop". Expliquez-nous.

C'est cette fonction multi-tâches d'un directeur d'école sur qui beaucoup s'appuient et/ou s'y reposent qui m'a fait penser à ce mot sans doute tiré d'une filmographie de super héros des temps modernes et ce, en toute humilité.

Quelles sont selon vous les qualités fondamentales pour exercer cette fonction de directeur ?

Savoir écouter, savoir communiquer, rester calme, connaître parfaitement la législation, acquérir de l'expérience. Etre indulgent, garder à l'esprit que nous sommes sur des relations humaines auprès des enfants et des collègues. Prendre du recul sur tout et avoir des antidotes. Il faut aussi savoir être ferme, courtois et toujours respectueux dans le dialogue.

Aurait-elle besoin d’être réformée ? Comment ?

Réformée, très certainement. Comment ? En définissant un statut avec des tâches, des responsabilités, bref, un cadre clairement défini et connu de tous avec une véritable formation. Ce serait une première base.

Vous décrivez parfois des scènes où des parents vous rapportent des situations familiales intimes et complexes (parfois très dures), comment apprend-on à gérer ces "drames" familiaux ?

On n'apprend pas, on les ingère parfois on les digère aussi ; face à la détresse, on est souvent démuni et on laisse parler sa conscience et son coeur.

Quel regard portez-vous aujourd’hui sur l’école ?

Je suis inquiet par l'agressivité ambiante, l'intolérance et le consumérisme éducatif de la société. Chaque jour la mission d'éducation prend le pas sur celle de l'enseignement. La réforme des rythmes n'était pas non plus la prirorité aujourd'hui. C'est le nombre d'élèves dans les classes qu'il faut diminuer, sans ça, pas de réussite, pas d'accom...

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