L'ouvrage de Béatrice Fontanel et Daniel Wolfromm (éditions Palette) présente des œuvres diverses d'artistes allemands, français, et américains entre autres, reparties sur trente-quatre doubles-pages portant chacune un titre précis. Sous ces divers titres, les œuvres dialoguent entre elles, parfois en s'opposant, parfois en se complétant, et montrent ainsi que les souffrances se trouvaient d'un côté et de l'autre de la ligne des opposants.
Certains titres peuvent être regroupés, ce qui permet de suivre l'évolution historique de la guerre. Le nouveau découpage serait le suivant :
- Les doubles-pages 4/5 à 10/11 présentent les prémisses et le début de la guerre, ainsi que le départ des artistes en tant que soldats.
- Les doubles-pages 12/13 à 16/17 montrent l'affiche au service de la propagande : certaines ont pour but d'inciter la population à partager le financement de cette guerre (l'emprunt de guerre), et d'autres d'accentuer le patriotisme.
- Les doubles-pages 18/19 à 22/23 concernent des tableaux dépourvus de représentations humaines. Les artistes montrent plutôt les traces au sol, les explosions et les impacts de tir.
- Les doubles-pages 24/25 et 26/27 présentent des œuvres en rapport avec l'art du camouflage et l'influence du cubisme sur cet art.
- Alors que les doubles-pages 28/29 et 30/31 montrent les soldats face à un nouvel ennemi : le gaz.
- Les doubles-pages 32/33 à 46/47 présentent une panoplie très contrastée de champs de bataille : vue du ciel, vue des tranchées sous la pluie, sous la neige ou encore sous le feu.
Toutes ces œuvres témoignent de l'horreur vécue par les soldats. La seule exception est le tableau intitulé Poivrons rouges de Félix Vallotton (1915), car l'artiste est persuadé que l'on ne peut pas peindre la guerre quand on a vu de quoi il s'agit.
Un autre aspect est abordé dans ces doubles-pages, celui du soldat manipulé par les puissances militaires et politiques (voire le titre : chair à canon et hommes machines) :
- Les doubles-pages 48/49 à 56/57 témoignent de la vie des soldats au front : l'attente dans les tranchées, la douche, les jeux de cartes, l'enterrement des camarades. Si certaines doubles-pages précédentes montrent la guerre sous son aspect "dynamique" et violent, ces doubles-pages présentent des instantanés d'un moment vécu.
- La double-page 58/59 est à étudier seule car elle compare la photographie à la peinture d'un même événement.
- Le retour difficile des soldats du front est représenté dans les double-pages 60/61 à 66/67. On y voit les soldats des deux camps amputés et mutilés.
L'ouvrage se termine avec des œuvres indiquant la venue de la deuxième guerre mondiale (68/69 et 70/71).
Par le rega...