"Le monde est à eux", le documentaire qui réconcilie les parents et les élèves avec l'école
Yness, Nathan, Ryan, Kouncefo… Avec leurs 24 camarades de la Terminale ES3 du lycée Eugène Delacroix de Drancy, ce sont les figures du documentaire « Le monde est à eux ». Tout comme leurs parents, au cœur de la démarche Réconciliations, portée par Jérémie Fontanieu, un enseignant en lycée générale et tehnologique à Drancy. Dans la salle du cinéma parisien l’Action Christine, ce 18 mars, des élèves, leurs parents et des enseignants ayant adopté cette méthode, découvrent une année 2019-2020 haute en couleurs.
« Au départ, nous avions filmé nos élèves en classe pour notre compte ; quand des producteurs se sont intéressés à notre projet, nous avons alors acquis un camescope et tourné dans les familles », commente Jérémie Fontanieu. Celles-ci sont à la base de la méthode qu’il a développée en 2012 avec David Benoit, son collègue en mathématiques. « Notre démarche est de créer une continuité entre ce qui se passe à l’école et en dehors de l’école en nous appuyant sur les parents », ajoute-t-il.
Les appels téléphoniques individuels à chaque famille sont le coup d’envoi de cette année scolaire avec en point de mire le baccalauréat. Le contrat de confiance s’établit à ce moment-là et se renforcera au cours des mois suivants. Chaque semaine, un QCM est donné aux élèves et un sms envoyé aux parents indiquant sa note et un bilan de son comportement en classe. Le tout sur un ton positif, toujours, dans un cadre ferme. Oubli de matériel, leçon non apprise, comportement inadéquat, heures de colle… le film montre des enseignants en action pour créer une ambiance de travail et ne laisser aucun élève de côté.
« Au lieu d’acquérir des connaissances, j’avais accumulé les difficultés », lance en riant Yness Bahouche à sa copine durant les face-à-face caméra qui parsèment le film. « Je me suis pris une grande claque durant les premières semaines puis j’ai appris à me mettre au travail, raconte-t-elle après la projection. Le projet est tellement puissant qu’on oublie sa structure ensuite. La cohésion entre les élèves est aussi renforcée pour que nous réussissions tous ».
Après des études en commerce, Yness est aujourd’hui alternante au service web d’une grande enseigne. « L’enjeu est d’arrêter la flemme propre à cet âge et de les habituer à travailler de 8h à 18h. Le mois de septembre est donc un choc et il très long car la fatigue s’accumule », reconnait David Benoît. Les images des élèves à leur domicile soulignent l’intérêt des parents pour leurs études et le dialogue qui s’engage.
« C’est comme si l’on sortait de notre cocon, commente Melvin Kpindy, aujourd’hui à l’ICN Business school. Il m’a fallu réduire l’usage du smartphone et arriver à concilier le basket et les études. J’ai progressivement appris la discipline de travail et la ri...
