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Enseigner au temps des gestes barrières

En classe à l'école élémentaire d'application François Coppée à Paris
(c) SD pour Lea
Voici notre reportage dans l’école élémentaire d’application François Coppée, située dans le 15ème arrondissement, à Paris, quelques jours après cette rentrée bien particulière. La directrice et deux enseignantes décrivent les enjeux pratiques et pédagogiques des semaines et des mois à venir. 

Véronique Stéphan s’est fait une joie de retrouver ses élèves après une fin d’été studieuse, à récupérer les mails et numéros de téléphones de toutes les familles. La directrice de l’école élémentaire d’application François Coppée a accueilli gaiement ses 290 élèves, du CP au CM2, répartis dans douze classes, au sein de ce vaste bâtiment du 15ème arrondissement parisien, construit dans les années 1960. « Le jour de la rentrée, tous les parents qui le souhaitaient ont pu rentrer dans l’école, masqués bien sûr, pour rencontrer l’enseignant de leurs enfants, raconte-t-elle. Les parents des CP sont même allés dans la classe, en respectant le sens de circulation pour entrer et sortir de la pièce. »

Quelques jours après la rentrée, la directrice qui entame sa cinquième année à la tête de cet établissement, nous reçoit dans son bureau alors que la récréation bat son plein. Les enfants s’ébattent, de l’autre côté de la fenêtre, dans une immense cour, ils ont le sourire et un seul arbore un masque car il a plus de 11 ans.

Véronique Stéphan distingue trois enjeux majeurs à cette année particulière. « Après ces derniers mois, nous devons aider les enfants à retrouver leur métier d’élèves, des méthodes de travail, une ritualisation et une méthodologie. » Deuxième enjeu, « la gestion de l’équipe pédagogique avec une forte attention, comme les autres années, sur le climat scolaire avec des espaces de médiation, l’importance accordée à la communication non violente et l’élection de délégués d’élèves. Cette année, le projet d’école est autour de la solidarité, en termes de gestes professionnels sur la circulation de la parole et la prise en compte de la différence. » La directrice de l’école François Coppée, qui est également école d’application pour les enseignants en formation, accueille quatre nouveaux collègues et dispose de deux professeurs des écoles stagiaires (PES).

« Le troisième enjeu est celui des familles, poursuit Véronique Stéphan. Alors que les familles étaient un peu craintives d’avoir leur enfant dans la classe d’un PES durant les années précédentes, il n’y a eu aucune critique cette rentrée, au contraire, beaucoup de gratitude envers le travail et l’engagement des enseignants. » Au-delà du mois de septembre, d’ordinaire très agité avec les papiers à remplir, la directrice aurait pu pointer un quatrième enjeu, les apprentissages à l’heure des gestes barrières, tant cette nouvelle normalité est désormais inscrite dans les larges couloirs de l’école.

La rubalise orne toujours la balustrade des escaliers pour éviter les contacts et des affiches (parfois dessinées par les élèves) invitent à la protection de soi et des autres dans les parties communes des trois étages.

Les consignes sanitaires ont fondu : de 64...

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