Rythmes scolaires : "Mettre l'enfant au coeur de la réflexion"

De nouveaux programmes sont en cours d’élaboration, quel rôle joue l’Ageem ?

Isabelle Racoffier : L’Ageem participe en effet à cette réflexion. Il est essentiel de prendre en compte l’enfant dans sa globalité. L’école maternelle participe à son développement corporel, émotionnel, sensoriel et cognitif. Le jeu, les manipulations, les temps d’explorations diverses guidées par un enseignant formé sont nécessaires. Ils sont des supports de langage tout en développant la créativité de l’enfant dans tous les champs d’apprentissage (artistiques, scientifiques…) avec ses pairs. La formation des enseignants et des corps intermédiaires nécessite une meilleure connaissance du développement de l’enfant et des moyens de favoriser leurs potentiels. Elle doit relier la théorie et la pratique.

Comment réussir la réforme des rythmes scolaires ?

I. R. : Les professionnels de l’éducation doivent travailler tous ensemble et mettre l’enfant au cœur de la réflexion. Celle-ci est à articuler autour des besoins de l’enfant : physiologiques, moteurs, sensoriels et répondre à son besoin de repos, d’activités créatives, et pas seulement autour du statut de l’adulte. Il est nécessaire de reconsidérer les relations enfants-adultes. C’est la raison pour laquelle l’Ageem propose une charte nationale de cohérence éducative pour construire des relations entre tous les acteurs (animateurs, agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles, élus, enseignants) qui s’appuie sur une bonne connaissance de la psychologie de l’enfant et réponde à ses besoins. La mise en place de temps de concertation et de formation communs sont pour cela indispensables. Il est également fondamental d’organiser des temps de transition (passage des temps de classe au temps péri-scolaires et vice-versa), de penser le contenu des activités et leurs gestions matérielles afin de ne pas surajouter des activités, ni de proposer un empilement d’activités.
Le ratio adultes/enfant sur les temps péri-scolaires doit être respecté afin de répondre à l’ensemble de ces besoins et d’apporter le sentiment de sécurité à l’enfant.

Quelle est la position de l’Ageem sur la prétendue théorie du genre qui fait débat actuellement ?

I. R. : Il est important de ne pas confondre le débat sur l’égalité entre filles et garçons dès le plus jeune âge et les effets médiatiques de groupuscules idéologiques manipulateurs. Cette théorie du genre n’a pas cours dans les écoles, ce n’est pas la réalité.