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Mathématiques et apprentissage de la langue

Mathématiques et apprentissage de la langue
© viktorbuzmen / adobe stock
Le travail en mathématique nécessite à un moment ou un autre le recours à l’écrit : lecture de consigne ou d’énoncé, écriture de recherche sous diverses formes, écriture pour communiquer des résultats, pour structurer, pour conserver en mémoire. Cet écrit peut constituer un obstacle à la réussite des élèves, tout comme il peut s’avérer un levier pour la compréhension des mathématiques, par le développement de compétences langagières explicites en contexte mathématique.

Un obstacle aux apprentissages en mathématiques ?

En début de cycle 2, le recours explicite à l’écrit est souvent mis à distance dans le cadre des apprentissages mathématiques parce que les élèves n’ont pas encore les compétences nécessaires pour gérer l’écrit en autonomie. Afin de se centrer sur des compétences exclusivement mathématiques, les enseignants contournent les difficultés posées par les textes en oralisant les énoncés et en faisant compléter des phrases à trous, souvent présentes dans les fichiers de maths. Ce travail préalable de reformulation se perpétue d’ailleurs ultérieurement, sans travail explicite sur la compréhension d'écrits spécifiques en mathématiques. L’élève n’a donc souvent pas besoin de lire en contexte mathématique, mais seulement de comprendre, parfois approximativement, une situation, et se représente souvent la tâche mathématique comme un calcul à faire à partir de nombres (où le hasard permet souvent de trouver la bonne réponse) ou des dessins géométriques à réaliser (souvent d’après un modèle à imiter).

Cela entraine des habitudes de travail en mathématiques dont certains élèves, en particulier ceux qui sont le moins à l’aise avec l’écrit, ont du mal à se défaire. Le travail portant sur la compréhension est généralement mené sur d’autres textes, le plus souvent narratifs, qui n’ont pas les caractéristiques ni le langage propres aux écrits rencontrés en mathématiques. Le moment où l’élève se retrouve face à la lecture autonome d’un énoncé est sans cesse différé. Ce type de situation conduit à des difficultés persistantes chez de nombreux élèves dans la compréhension d’écrits mathématiques plus complexes au cycle 3 et au cycle 4, autant chez des élèves bons lecteurs, qui n’utilisent pas une stratégie adaptée à ces types d’écrits, que chez les faibles lecteurs. La langue reste alors un obstacle à la compréhension en mathématique, alors qu'elle peut en être un levier.

Un atout pour le développement de la compréhension

Dès le début du CP, les élèves sont capables de réaliser des apprentissages sur l’écrit si ces derniers sont suffisamment cadrés et explicites. C’est ce que font la plupart des méthodes de lecture, qui font très rapidement entrer les élèves dans la lecture et la production de courtes phrases sur une structure syntaxique découverte puisque "lecture et écriture sont deux activités intimement liées dont une pratique bien articulée consolide l’efficacité"[1]. Or le développement des compétences de lecture, d’écriture, d’oral ne se limite pas aux seules heures dédiées à la discipline "français" mais se réalise dans toutes les disciplines comme le stipulent les programm...

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