La commune d’Allinges, sur laquelle se trouve l’école La Chavanne, est limitrophe de la ville de Thonon-les-Bains, à côté d’Évian. "Nous avons le lac Léman, que l’on ne voit pas depuis l’école mais presque, à 5 kilomètres, deux cours d’eau qui passent dans la commune, une réserve naturelle et la montagne au-dessus", commente Nathalie Mouronvalle, la directrice de l’école, à l’origine du projet "eau" derrière lequel les 17 classes de l’établissement – qui regroupe maternelle et élémentaire – sont mobilisées cette année. "L’eau est un thème commun aux compétences des trois cycles, c’était un moyen de fédérer tout le monde, poursuit-elle. C’est aussi un thème très riche, qui ouvre sur tous les domaines : le langage, les sciences, la culture humaniste, le sport."

Une ouverture sur tous les domaines
En maternelle, le premier volet du projet est constitué par deux visites dans la réserve naturelle de la Dranse, une rivière qui se jette dans le Léman et qui abrite une importante faune et flore protégées. "Nous faisons deux visites, une en hiver et une au printemps, ce qui permet d’observer l’évolution de la nature et de faire des comparatifs, explique la directrice. On patauge pendant des heures, on prélève de l’eau dans la Dranse, on observe les bêtes qui vivent dedans, les plantes, les oiseaux, c’est très concret. On est dans la démarche scientifique à plein." Ces visites donnent ensuite lieu en classe à divers travaux : herbiers, panneaux d’exposition, classements, comparatifs, etc. "On peut par exemple faire un comparatif avec la mer et les océans à partir de recherches documentaires et de l’expérience des enfants, recueillir des témoignages en invitant des parents, ou apporter des photos et des souvenirs de vacances", suggère Nathalie Mouronvalle. L’objectif principal du projet est de permettre aux élèves de vivre une démarche scientifique et expérimentale par toutes sortes de moyens : visites, recherches documentaires, témoignages, expérimentations, etc. Les travaux en classe, et en particulier les expérimentations, sont donc un autre volet important. De façon à dégrossir le travail avant les visites, Pauline Marmet, enseignante en petite et moyenne section dans l’école, commence par des expérimentations qui lui permettent d’installer la démarche scientifique. "En général, on travaille cette partie scientifique en janvier-février pour aborder les différents états de l’eau, explique-t-elle. En maternelle encore plus qu’en élémentaire, on part du quotidien, de quelque chose qui a provoqué des questions. Cette année, c’est arrivé à partir d’une petite bouteille d’eau apportée par un enfant : elle était restée dans la voiture de ses parents toute la nuit et avait gel...