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La laïcité ne s’enseigne pas, elle se vit

Vivre et enseigner la laïcité
La laïcité ne s’enseigne pas, elle se vit | © Nancy - Fotolia.com
Pourquoi la question de la laïcité concentre-t-elle aujourd’hui nos interrogations et les demandes des enseignants ? Pourquoi, puisque, inscrite au principe de l’enseignement, elle n’a cessé (tant bien que mal) d’en nourrir l’exercice : "La Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État" (Constitution de 1958) ? C’est peut-être parce qu’il faut lui redonner son véritable sens : aussi bien historique que pédagogique, et comme travail sur soi de mise à distance de ses propres croyances pour enseigner aux enfants des savoirs qui les éclairent, les cultivent et leur font comprendre leur place dans le monde.

Parmi ces savoirs, le fait religieux existe comme fait de culture et d’histoire et ne doit pas être négligé.

 Soucieux de faire comprendre le contexte dans lequel s'est posée la question de la laïcité depuis les années 1980, Alain Seksig apporte son expertise et souligne les enjeux politiques de la question. L'analyse interroge la notion de laïcité en la resituant dans l'histoire complexe de son affirmation en tant que principe républicain. Meryem Sebti, spécialiste de philosophie arabe, nous invite à prendre la mesure du travail devant être accompli pour une meilleure compréhension de l'islam.

Des pistes de travail plus concrètes sont également proposées.  Deux pratiques pédagogiques se fondent plus particulièrement sur les nouveaux programmes établis par le Conseil supérieur des programmes autour de l'enseignement moral et civique (EMC) : l'une propose d'aborder la notion de laïcité à travers des cartes-mots ; l'autre traite de la différence en proposant aux élèves un "dilemme moral".

D'autres pistes viendront bientôt compléter ces pratiques pédagogiques : comment réfléchir en commun à l’antisémitisme et au racisme, comment parler de la permanence des trois Livres dans les cultures du Proche-Orient et de l’Europe, comment enfin intégrer pratiquement aux enseignements des questions de morale, telles que le conflit de devoirs. Il est vrai que la note de Montesquieu qui suit ne fut publiée qu’en 1941, et qu’elle a peut-être moins marqué les esprits que ses réflexions sur le pouvoir. Pourtant, elle constitue un guide, en ces temps où il faut s’assurer de nos valeurs :
"Si je savais quelque chose qui me fut utile, et qui fût préjudiciable à ma famille, je la rejetterais de mon esprit. Si je savais quelque chose utile à ma famille et qui ne le fût pas à ma patrie, je chercherais à l’oublier. Si je savais quelque chose utile à ma patrie, et qui fût préjudiciable à l’Europe, ou bien utile à l’Europe et préjudiciable au genre humain, je la regarderais comme un crime." (Montesquieu, Cahiers).
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