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L'enfant "bouc-émissaire"

L'enfant "bouc-émissaire"
© Angela Waye
Marion est en CE1. Depuis la maternelle, il est difficile pour elle de se faire des copains et des copines. Les autres enfants la rejettent souvent, lui interdisent de participer à des jeux ou bien se moquent d’elle et de son grand front. Pourtant, Marion est une petite fille gentille, joyeuse et pétillante mais peut-être un peu trop dans son monde, papillonnant d’une idée à l’autre. En classe, Marion a du mal à se concentrer et les histoires avec les copines qui ne sont pas très gentilles avec elle l’envahissent beaucoup...

Sa maîtresse est inquiète, non seulement à cause de son mode de relation aux autres, mais aussi pour ses apprentissages qui ne se déroulent pas très bien. A la maison, Marion est considérée comme une petite fille "pénible", bougeant tout le temps et ayant des difficultés d’apprentissages qui demandent beaucoup d’énergie et de temps pour en venir à bout.

De quoi s’agit-il ?

Certains enfants, pour des raisons de différence physique, de comportement, ou même parfois sans raison apparente peuvent subir les moqueries des autres et avoir des difficultés à créer un lien adapté avec leurs pairs. Souvent ce qui se passe à l’école fait écho au vécu familial. Un enfant qui serait décrit à la maison comme "envahissant", "étouffant" en constante demande vis-à-vis de l’adulte, qui se sent victime d’injustices, peut revivre les mêmes difficultés à l’école. L’enfant est alors enfermé dans des regards négatifs. Il est souvent pris pour bouc-émissaire, et cela se reproduit dans ses différents lieux de vie.

Il ne s’agit pas de simples "histoires" entre enfants de par le caractère persécutoire, ciblé sur une personne et répétitif dans le temps.

Un enfant bouc-émissaire peut avoir des résultats scolaires en chute libre, se démotiver, devenir triste, silencieux, voire faire une dépression. Il est donc indispensable de repérer la souffrance de l’enfant.

Le phénomène de bouc émissaire touche surtout mais pas seulement la tranche d’âge des 9/14 ans et se manifeste chez les garçons par de la violence physique et chez les filles par des brimades et des moqueries.

A l’école et en classe

Il est important d’observer et de ne pas intervenir dans l’urgence afin de ne pas humilier "les persécuteurs" pour ne pas accroître leur agressivité envers le bouc-émissaire.

Il convient surtout d’en faire un thème de discussion collective, un thème de travail sur le vivre ensemble et la tolérance, sans stigmatiser personne, pour rappeler la loi symbolique protectrice en classe et le règlement portant sur les interdits qui permet de protéger tout un chacun (interdit de faire mal avec les mots ou les gestes, interdit de se laisser faire mal…).

Exemple d’activités permettant de créer un groupe–classe sain dans lequel chaque individu pourra développer un sentiment d’appartenance et permettant de créer des liens entre les élèves

  • Des temps de régulations réguliers afin de mettre en mots les conflits, les ressentis, de s’adresser au groupe entier, apprendre aux enfants à se décentrer et se mettre à la place de l’autre en partant de l’écoute d’une histoire sur ce thème.
  • Sensibiliser les enfants aux émotions ressenties (souffrance, joie) de l’autre avec le jeu  "Boîte à bon...
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