“Nous devons préparer les élèves à leur avenir et non pas à notre passé”
Si le discours général de la conférence était plutôt optimiste et confiant dans la capacité des enseignants à s’adapter à cette révolution numérique, les uns et les autres ont aussi émis quelques craintes face à la difficulté de notre système éducatif à prendre ce train en marche.
Michel Perez, Igen, qui a ouvert le débat, a posé une première condition à cette inscription dans l’ère du numérique : “Nous devons préparer les élèves à leur avenir et non pas à notre passé”. C’est pourquoi introduire les compétences informatiques et le codage dès l’école primaire ne lui semble pas être une ineptie, bien au contraire. L’objectif est de “créer un socle d’apprentissage du numérique pour amener les élèves à comprendre comment fonctionne le numérique, dès l’école primaire. Il s’agit de porter des enseignants dans des activités transdisciplinaires, en identifiant les logiciels d’apprentissage et de compréhension du codage informatique.” C’est pourquoi l’inspection générale est particulièrement favorable à la création d’un enseignement du codage informatique.
L’école d’aujourd’hui forme-telle suffisamment au numérique ?
Si elle est consciente de cet enjeu, l’école forme-t-elle pour autant suffisamment au numérique ? “Non”, répond catégoriquement Patrick Cocquet, délégué général de Cap Digital2. Et d’expliquer cette réponse tranchée : “Il ne faut pas confondre usage du numérique et apprentissage du numérique. Nous sommes en pleine révolution des données, nous sommes aujourd’hui capables de traduire tout ce que nous faisons. L’école doit former à cet avenir, et s’inscrire dans cette dynamique très forte autour du numérique- il y a aujourd’hui une pénurie d’emplois dans les métiers du numérique. L'école doit réagir vite, c’est une question de survie de notre économie.” Tout en précisant quel type de formation il attend : “Il faut former sur des compétences plus que sur des outils car ces derniers évoluent très vite.” Patrick Cocquet est d’ailleurs convaincu que nous ne vivons pas actuellement une simple transition, mais une révolution : “Le numérique casse les modèles, il interroge notre modèle d’éducation.”
Sophie Pene, membre du Conseil supérieur du numérique (CNNUM) et pilote du Groupe Éducation (mission sur l’éducation à l’intérieur du Cnnum) rejoint Patrick Cocquet sur la problématique de la formation. Elle regrette ainsi que le rapport “Jules Ferry 3.0 Bâtir une école créative et juste dans un monde numérique” n’ait pas été “reçu” par l'Éducation nationale. Ce ra...